Cinq heures de route pour atteindre le centre ville de Latresne en Gironde où nous laissons notre véhicule sur un parking à durée illimitée. Les vélos sont descendus du porte-vélos, les cyclistes s’équipent pour une randonnée itinérante le long du canal de la Garonne. Du foyer communal, nous rejoignons le départ de la piste René Lapébie. Cette ancienne voie ferrée, reconvertie en voie verte, permet de relier Sauveterre-de-Guyenne. Pour cette première demi-étape, nous faisons halte à Courpiac, à la chambre d’hôtes du domaine de Capiet.
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Première étape : Latresne –Courpiac

Distance : 34km
Dénivelé : +406m – 358m

Nous nous élançons sur cette piste goudronnée où se succèdent tunnel, maisons garde-barrières et gares. Le point culminant se situe à Créon, à une altitude de 107m. Les arbres, plantés de chaque côté de la voie, ombragent une grande partie de l’itinéraire. Avec une température de 34°c, nous apprécions cette couverture naturelle. Nous faisons une halte à l’ancienne gare de Sauve où une association remet en état des anciens wagons pour transformer le site en un lieu touristique de restauration et d’hébergement. Au bout de trente-trois kilomètres, nous arrivons à Courpiac.
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Ancienne gare de  La Sauve sur la piste René Lapébie                                      Tunnel ferroviaire reconverti

La montée de 10% pour arriver à l’église se termine à pied. Nous logeons dans une chartreuse viticole remarquable du XVIIIème. La table d’hôtes nous offre de bonnes surprises culinaires dont des joues de porc au vin de Bordeaux. Nous dînons en compagnie d’un jeune couple Elodie et Olivier qui poursuivent en vélo vers Bordeaux et La Rochelle.
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Deuxième étape : Courpiac – Mas d’Agenais

Distance : 64km
Dénivelé : ±750m

Le petit déjeuner est servi sur la terrasse de la longère dans une atmosphère matinale déjà bien chaude. Une goutte froide centrée sur l’Espagne amène de l’air chaud sur la France. Les prévisions pour la semaine annoncent des températures caniculaires. Nous récupérons la piste Lapébie jusqu’à Sauveterre-de-Guyenne. Nous traversons cette bastide girondine qui présente une place centrale carrée bordée d’arcades. Les premières difficultés commencent. Nous quittons la voie verte sécurisée pour un tronçon de transition de 17km jusqu’à La Réole par de petites routes secondaires. Elles traversent les coteaux viticoles avec des dénivelés qui nous obligent à mettre pied à terre. Quelques châteaux bordent l’itinéraire : Château Villepreux, Château Larose, Château de Lavison. A La Réole, nous empruntons le pont Eiffel, uniquement accessible aux vélos et aux piétons, qui permet de traverser la Garonne et d’accéder au canal latéral du fleuve. Nous retrouvons un chemin de halage dont les caractéristiques correspondent plus à nos capacités physiques. L’ombre salutaire est aussi de retour avec les immenses platanes dont la canopée vient recouvrir le fil d’eau. Nous regrettons de ne pas nous être arrêtés à la halte nautique du Fontet pour déjeuner. Les tables de pique-nique et les points d’eau sont peu nombreux sur le parcours pour pouvoir se poser. Un point relais à l’écluse de Meilhan-sur-Garonne nous offre l’opportunité d’une table à l’ombre. Quelques péniches sassent et offrent un spectacle attrayant. Le chemin de halage nous conduit tout naturellement à notre étape : le Mas d’Agenais.
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Pont Eiffel à La Réole                                                                                    Collégiale Saint Vincent au Mas d'Agenais

Nous nous arrêtons au lavoir de Golliane avant de monter à pied la rue pentue qui mène à la place des halles. Notre chambre d’hôtes « Chez Patagiles » se situe rue des capucins à deux pas de la collégiale Saint Vincent. La demeure du XVIème présente une architecture intérieure de toute beauté. Notre chambre, située à l’étage, est vaste et meublée avec goût. Notre hôte nous présente les principaux atouts touristiques de cette cité de caractère. La douche est notre priorité avant de ressortir visiter l’église et son fameux tableau « La crucifixion du Christ » de Rembrandt. Nous profitons de la fraîcheur des halles pour savourer une bonne bière, assis dans un salon de jardin. Puis nous parcourons les remparts avant d’aller déjeuner au bord du canal, le restaurant chez Béa Reg’halle étant fermé, à la Gondole, d’un burger maison au rapport qualité-prix fort correct.
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Jour 3 : Mas-d’Agenais – Agen

Distance : 52 km
Dénivelé : + 452m -426m

Nous prenons notre petit-déjeuner sur une terrasse couverte qui domine le canal. La collation est gastronomique et les échanges avec Gilles sont fort sympathiques. Nous remplissons nos gourdes à la fontaine du lavoir avant de reprendre la piste cyclable le long des berges. Seize kilomètres plus loin, nous entrons dans la bastide de Damazan. Comme toutes les bastides, la place centrale est entourée de maisons à arcades dont certaines en briques rouges donnent un cachet particulier à cet endroit. Le cœur de la place est occupé par les halles où quelques producteurs locaux se sont installés. Nous profitons d’une table disposée sous une pergola pour déjeuner à l’abri des rayons ardents du soleil à la halte nautique de Buzet-sur-Baïse. Par contre il est bien difficile de trouver un point d’eau pour remplir nos gourdes. Sur un tel itinéraire aussi fréquenté, il est incroyable que les structures élémentaires (eau, wc, aire de pique-nique) pour les cyclotouristes soient aussi absentes. Nous trouverons un robinet accessible sur une borne du port de Sérignac. Nous terminons le parcours sur une route partagée, en contrebas du canal, le long d’immenses plantations de fruitiers recouvertes de filets. Nous arrivons en vue du pont-canal qui franchit la Garonne aux portes d’Agen. L’ouvrage, construit en pierre de taille, est impressionnant : une longueur de 540 mètres pour une largeur de 12,50 mètres.
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La place centrale de Damazan                                                                        Pont canal d'Agen

L’ingéniosité des bâtisseurs pour permettre la navigation fluviale était phénoménale. Nous poursuivons le long du canal jusqu’à notre chambre d’hôtes « La villa Saint Vincent ». Elle est située sur les hauteurs d’Agen. Nous sommes accueillis par l’hôtesse des lieux en même temps que trois anglais venus assister à la coupe du monde de rugby en France. Notre chambre située au deuxième étage nous offre une vue panoramique sur le centre ville d’Agen. Juste le temps d’une pause au bord de la piscine, puis nous partons découvrir le centre-ville d’Agen. Nous dînons chez un maître restaurateur « La table des Cornières » située dans la rue du même nom. La plupart des lieux de restauration se situe sous les arcades des bâtisses de ce quartier.
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Jour 4 : Agen – Moissac

Distance : 51km
Dénivelé : +348m -357m

A vélo, nous traversons le centre-ville d’Agen afin de faire quelques emplettes avant de rejoindre le chemin de halage. A un feu, nous sommes abordés par un cycliste qui réalise un sondage sur les conditions de circulation à vélo dans la ville. En effet, les déplacements doux ne semblent pas encore bien maîtrisés dans l’enceinte urbaine. De retour le long des berges, nous subissons sur plusieurs kilomètres, la voie ferrée d’un côté, puis une route à forte circulation de l’autre. De longues lignes droites sans point d’eau, ni aire de repos rendent la randonnée monotone jusqu’au moment où nous approchons du lac bleu de Bergon. Nous pouvons nous y poser en toute quiétude. Les hautes tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Golfech sont bien visibles dans le paysage. La ville de 1000 habitants profite de cette manne financière pour embellir et construire des infrastructures dignes d’une ville moyenne. Le canal latéral de la Garonne longe le canal de Golfech, puis se jette dans la Garonne. Pour rejoindre Moissac, le canal délaisse le fleuve pour un de ses affluents : le Tarn. A 15h30, nous sonnons à « La maison Lydia ». Notre hôtesse nous invite à ranger nos vélos dans son garage avant de nous présenter sa maison d’hôtes. Nous avons accès à une immense salle commune avec boissons froides ou chaudes. C’est un lieu qui accueille les cyclotouristes, les pèlerins du chemin de Compostelle ou les touristes de passage. La propriétaire charmante nous donne tous les renseignements pour découvrir Moissac. En dix minutes à pied, nous sommes au cœur de la ville.
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Nous visitons l’abbatiale Saint Pierre du XIIème et son tympan finement sculpté. Nous nous inscrivons pour la visite guidée du cloître qui aura lieu le lendemain matin. Nous poursuivons notre déambulation vers les rives du Tarn jusqu’au kiosque de l’uvarium. Nous prenons place sur la terrasse pour profiter de la quiétude de l’endroit, au bord de la rivière, en sirotant une boisson fraîche. Après consultation de la carte, nous réservons une table pour le dîner. En cette soirée d’ouverture de la coupe du monde de rugby, seules deux tables sont occupées lorsque nous nous installons. Apparemment les aficionados se sont regroupés vers la place centrale de Moissac pour profiter de l’ambiance. En revenant à la chambre d’hôtes, nous nous installons confortablement dans le salon pour regarder le match.
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Jour 5 : Moissac – Montauban

Distance : 38km
Dénivelé : +213m -208m

Un savoureux petit déjeuner nous attend dans la salle commune. Nous prenons le temps de discuter avec Béatrice. Elle nous propose de laisser nos vélos dans son garage le temps de notre visite à l’abbatiale. C’est une attention fort délicate qui nous touche beaucoup. En attendant notre guide, nous arpentons les allées du cloître. Il s’avère que nous aurons une visite guidée privée car nous sommes les seuls à avoir réservé. Durant une heure, notre guide nous explique l’histoire de l’abbaye en décryptant les différents symboles et gravures des piliers et des chapiteaux. Puis nous terminons par les sculptures du tympan de l’abbatiale. Nous récupérons nos vélos en promettant de revenir tant l’accueil a été chaleureux. Nous arpentons le pont canal du Cacor qui permet de traverser le Tarn. Nous faisons halte à Saint-Porquier pour déjeuner. Nous arrivons à la pente de Montech, un site insolite et unique qui a été créé pour éviter le rallongement de cinq écluses consécutives et permettre le passage des péniches de type Freycinet dont le gabarit ne répondait plus aux dimensions des écluses du canal. Nous visitons le musée installé dans une ancienne péniche afin de mieux comprendre le fonctionnement de cette prouesse technique. Ainsi deux locomotives sur roues poussaient la péniche dans une rigole maintenue en eau grâce à un masque étanche. La mise en valeur de cette pente d’eau est une réussite pour mieux cerner la vie des mariniers. Au niveau du bourg de Montech, nous délaissons le canal latéral pour emprunter le canal de Montech. La montée est graduelle vers Montauban, entrecoupée de nombreuses écluses. Nous avons réservé un airbnb, un peu excentré, à proximité du Tarn. Une fois installés dans notre petit logement indépendant de la maison des propriétaires, nous mettons le cap, à pied, vers la place Nationale (comparable selon Béatrice à la place des Vosges).
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Nous longeons la rivière par un chemin piétonnier jusqu’au Pont Neuf. La place est magnifique avec ses arcades sur les quatre côtés et son miroir d’eau central où de jeunes enfants pataugent. Nous restons un moment assis sur un banc à contempler la vie animée montalbanaise. Nous dînons à proximité dans une saladerie, au rapport qualité-prix remarquable. Nous sommes installés auprès d’une table occupée par un couple d’allemands retraités avec qui nous entamons une discussion trilinguiste sur nos séjours respectifs. La nuit tombe, nous nous approchons du pont Vieux afin d’assister à la cavalcade, défilé de chars, arts des rues, formations artistiques, pour la fête annuelle des 400 coups qui marque la résistance des habitants face aux troupes de Louis XIII. En rentrant, nous trouvons le melon promis par la propriétaire sur un des porte-bagages.
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Jour 6 : Montauban –Toulouse

Distance : 66 km
Dénivelé : +426m -363m

Cette fois-ci, nous profitons de la descente pour le retour vers Montech. Nous sommes partis de bonne heure afin d’arriver sur Toulouse en début d’après-midi. Nous tentons le tour du lac du Bocage sur la commune de Gagnac-sur-Garonne pour trouver un coin sympa pour pique-niquer. Nous faisons chou blanc. Six kilomètres plus loin, à la base de loisirs de Sesquières, nous trouvons un malheureux banc car toutes les tables sont occupées pour cette journée dominicale par les riverains venus déjeuner autour des barbecues. Nous voyons défiler les skieurs nautiques entraînés par des téléskis. Nous arrivons sur Toulouse en longeant la zone industrielle d’où émanent des senteurs nauséabondes. Nous quittons le canal latéral de la Garonne pour suivre le canal du Midi jusqu’à la rue Matabiau. Nous traversons une partie du centre-ville pour finir place du Capitole où nous déposons nos vélos au city park souterrain. Ainsi débarrassés de nos montures, nous pouvons en toute tranquillité parcourir la ville.
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Ecluse sur le canal de Montech                                                                       Péniche à la confluence du canal latéral de la Garonne et de celui de Montech
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Place du Capitole à Toulouse                                                                          Cloître du couvent des Jacobins

Nous découvrons notamment la place Wilson et l’église Saint Sernin. Nous nous régalons de l'exposition "La fabrique de l'opéra" au cloître des Jacobins en nous émerveillant devant le savoir-faire des différents métiers artistiques. De retour sur la place du Capitole, nous nous installons à la terrasse d’un café où nous voyons débarquer les supporters nippons vêtus de leur maillot blanc à bandes rouges pour fêter en toute dignité leur victoire face à l’équipe chilienne. Nous récupérons nos vélos, puis nous prenons la direction du quai de la Daurade afin de rallier notre chambre d’hôtes « La maison Naude ». Nous profitons d’un agréable petit jardin pour lire en attendant l’heure du repas servi à la table d’hôtes. Nous dînons en présence d’un couple de belges dans une ambiance détendue.
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Jour 7 : Toulouse – Bordeaux en TGV inoui et Bordeaux – Latresne en vélo

Distance : 12km
Dénivelé : +78m – 84m

Nous avons nos deux places de vélo réservées dans le TGV. Ces places uniquement à destination des deux-roues semblent intéresser nombre de valises. Nous sommes obligés d’intervenir pour éviter l’accumulation d’objets indésirables contre nos vélos. A l’arrivée à Bordeaux, du personnel de la SNCF nous aide à descendre en toute sérénité du train. Pour rejoindre l’autre rive et poursuivre notre périple jusqu’à Latresne, Google nous entraîne vers le périphérique que nous évitons de justesse avant de trouver un itinéraire provisoire pour les cyclistes pour traverser la Garonne. Nous longeons le fleuve avant de bifurquer à quelques kilomètres de notre parking où nous retrouvons notre moyen de locomotion pour rentrer vers la Bretagne.
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Cette remontée du canal de la Garonne nous a fait découvrir des villes dont nous ne soupçonnions pas la beauté et la richesse architecturale (Mas d’Agenais, Moissac, Montauban). Nous avons vu des ouvrages exceptionnels (ponts-canaux, pente d’eau, pont Eiffel) qui montrent le savoir-faire de nos ingénieurs. Par contre les structures adaptées à la pratique du cyclotourisme le long du canal ne sont pas à la hauteur des enjeux touristiques de ces régions. Quant aux chambres d’hôtes, nous avons été superbement accueillis, dans un cadre agréable et une convivialité chaleureuse avec une mention particulière à la « Maison Lydia ». Le label accueil-vélo a toujours permis de mettre nos bicyclettes à l’abri.