Un week-end dans le nord bretagne au début de l'hiver, il en faut plus pour décourager les mo-mo d'aller marcher sur les sentiers de douanier. A cette saison, l'hébergement s'avère être un vrai parcours du combattant. Après moultes hésitations, nous optons pour une chambre d'hôtes à proximité de Carantec. Et nous voilà partis. Vannes, Lanester, Carhaix, Morlaix, Carantec. Un couple d'agriculteurs nous accueille dans leur ferme. Les présentations faites, le tour des chambres effectué, nous partons sur la côte rejoindre notre point de départ. L'air est frais, malgré un soleil généreux et un ciel totalement dégagé. Equipés de gants, écharpes et bonnets, nous longeons les plages, les chantiers ostreicoles, le chantier naval Jéséquel. La baie de Morlaix se dévoile peu à peu, le château du taureau, l'île Louet. Un vrai paradis pour le rase cailloux, les chasseurs sous-marins, les kayakistes. Le thermomètre décolle pas du zéro, mais la beauté du site et la marche nous font oublier cette froidure.

Oh! Temps suspend ton vol. L'heure du pique-nique est arrivé et nous ne sommes pas encore à l'île Callot.

Tant pis, le cri des estomacs de Catherine et Martine est insoutenable. Il nous faut étaler la nappe et déballer les victuailles sans plus attendre. Une merveilleuse plage, à l'abri de la bise hivernale convient très bien à nos agapes. Rassasiés, nous reprenons notre périple afin de découvrir la petite perle que nous a promis Alain, dans son écrin d'azur.

Marée basse, nous prenons le passage qui permet d'aborder sur l'île. Quelques voitures osent s'aventurer sur ce bout de rocher qui, deux fois par jour se détache du continent, pour retrouver sa tranquilité, son insularité, sa beauté sauvage. Sentiers d'herbe rase, rochers gargantuesque, plages au sable inviolé, nos pas nous mènent à la pointe extrème. La chapelle, dont le clocher de granit domine la baie, tel un phare qui éclaire les âmes perdues, nous offre une halte de spiritualité dans ce paysage de méditation.

Le soleil est rentré dans sa phase descendante depuis quelques heures, il rosit et donne au paysage, des couleurs chatoyantes. Il nous faut prendre la langue de sable qui nous ramène à la terre ferme.

Pour rejoindre la voiture, il a été décidé de traverser la ville de Carantec, ses rues, ses ruelles et ses chemins qui aboutissent à l'endroit de notre halte de ce midi.Sous le soleil couchant, nous reprenons le sentier des douaniers. Puis la boule rouge plonge dans la mer, pour laisser place à l'obscurité. Les derniers kilomètres se font, dans la nuit noire, avec pour repère les feux de navigation qui balisent la baie de Morlaix. Après six bonnes heures de marche et une vingtaine de kilomètres au compteur, nous nous écroulons dans les sièges de l'audi.

Une bonne douche, un apèro d'enfer, et un repas délicieux, voilà comment remettre d'aplomd, quatre randonneurs exténués. Elle est pas belle la vie ?

Et le lendemain, on remet cà! Ils sont fous ces bretons.

Direction le cairn de Barnenez.

Le sentier longe la baie de Morlaix, mais cette fois-ci de l'autre coté. Nous sommes passés du monde Léonard dans le monde Trégorrois. Une stèle, placée en façe du château du taureau, commémore l'emprisonnement des communards. Certains puisent dans leurs souvenirs de bahut pour resituer cet évènement, d'autres n'essayent même pas, mais je ne citerai pas de nom. Un petit îlot nous offre son hospitalité, dans un cocon d'herbes moelleuses, et vue imprenable sur la baie. Le temps du casse-croûte, la mer se retire peu à peu, laissant apparaître des langues de sable, des parcs à huîtres où s'ébrouent des colonies de bernaches et quelques aigrettes. Leur blancheur immaculée tranche avec le plumage foncé des oies migratrices.

Le cairn, monument historique d'intérêt national ne se laisse visiter que contre espèces sonnantes et trébuchantes. Sans doute, la journée passée du coté Léonard a laissé des traces, car nous passons notre chemin sans débourser un seul liard. Pour continuer notre randonnée, il faut traverser un chenal où coule encore un filet d'eau.

Nous contournons l'obstacle en franchissant des plots de béton, en équilibre sur leur arête. Rien ne les arrête, sauf Martine qui rebute à faire l'équilibriste. Mais sous la pression des encouragements masculins, elle pose un pied puis deux et dans l'élan fait son show.

Passage sur l'estran légèrement vasouillard, chemins creux, route goudronnée, guide canin, et voilà la voiture.

Un week-end totalement réussi. Et coté météo rien à dire.

Compléments photos : Galerie