A peine descendus du véhicule, nous sommes accueillis par le souffle bruyant du ressac. Le coup de vent de la nuit dernière a engendré une houle puissante. Nous contournons la dune pour rejoindre le sentier côtier. Et là le rideau se lève. Le spectacle des vagues déferlant sur les rochers de la pointe du Percho nous impressionne. Nous rejoignons le petit port de Portivy. Quelques embarcations, à l’abri du môle, dansent paisiblement, accrochées sur leur corps-mort. Le chemin contourne la pointe du Percho. Les vagues s’éclatent sur la roche. Des geysers d’eau fusent entre les anfractuosités. Un nuage de fines particules liquides nous enrobe d’une note salée et iodée. Le GR34 longe la côte sauvage sur une dizaine de kilomètres, au plus près du trait de côte. Dans les criques, les rouleaux se gonflent, s’enroulent et s’abattent sur le rivage dans un récital de percussions étourdissant.
Sur l’estran, l’écume s’accumule sous la forme d’un matelas cotonneux qui vibre à chaque retour de vague. Les coups de vent dispersent cette mousse sous forme de flocons neigeux sur la lande quiberonnaise. Au large, sous des nuages sombres, Belle-Ile apparaît. Derrière nous, la côte s’étend jusqu’à la ville de Lorient et l’île de Groix. Nous arrivons aux abords du restaurant du Vivier. Tout est clos. A l’entrée de Quiberon, nous nous installons près du manoir pour pique-niquer. Nous profitons d’un soleil généreux pour savourer notre brunch tandis que les courriers de Houat et de Belle-Ile font leur entrée dans Port Maria après une traversée, sans doute mouvementée.
Le ciel s’assombrit par l’ouest, et quelques gouttes s’invitent à notre fin de repas. Les sacs sont à peine refermés qu’une averse de grêles vient s’abattre sur la ville. Nous repartons, trempés et transis, en direction de Portivy par le même chemin. Les éclaircies alternent avec quelques ondées passagères. Sous ce ciel changeant, la couleur des masses d’eau est de toute beauté. La marée est descendante, et nous profitons d’une belle plage de sable fin pour déguster un petit café à l’abri du vent. Le bruit, l’odeur et le mouvement de la mer nous offrent un grand moment de bonheur. En ce milieu d’après-midi, les promeneurs sont de plus en plus nombreux à venir contempler ce spectacle naturel. Mais il nous faut rentrer avant le couvre-feu. Alors, nous retraversons Portivy, masqués, en prenant conscience de la chance de pouvoir profiter d’une aussi belle journée.
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