Passage obligé pour qui veut s’envoler vers des îles lointaines. Alors, nous profitons, pour la dernière fois, du logement de Fred et Manu pour visiter la capitale et repérer notre liaison avec RCG.
28 mai: 8h45
Branle-bas de combat à Fontenay sous bois. Sous l’abri bus, deux voyageurs attendent, le ticket à la main. Deux gros sacs à dos gisent sur le trottoir. Les bagages à main sont tenus fermement. Ils renferment les sésames du voyage. Où vont-ils de si bonne heure, un dimanche matin? Bus, RER A, RER B, puis la navette qui les dépose au pied du terminal de l’aéroport Charles de Gaulle. Le tout bâclé en moins d’une heure. Qui dit mieux?
Leurs visages reflètent une certaine fierté. De quoi en remontrer à Fred et Manu. Ah, ces provinciaux!
Les formalités se déroulent comme une lette à la poste. Cronos, dieu du temps, a un tempérament méditerranéen. Avec une demi-heure de retard, Hermès, nous transporte sur ses ailes jusqu’aux portes de la cité des dieux grecques. Mais Cronos prend son temps. Avec encore une petite demi-heure de retard, nous embarquons, de nuit, à bord d’un ATR de 64 places, vers l’île de Santorin. Les moteurs à hélices procurent bruits et vibrations. Les sensations sont garantis. Ouranos, dieu du ciel, a fait le ménage. La nuit est claire. Nous survolons les îles cycladiques illuminées.
A l’aéroport, un ami de Georges nous attend, brandissant la pancarte «pension Georges». Nos premières tentatives anglophones s’avèrent laborieuses. Néanmoins l’accueil est chaleureux. A peine installés, nous profitons de la tiédeur de la nuit pour aller flâner dans le village de Karterados. La vie s’anime autour des restaurants et des cafés. Une terrasse, un verre, nous plongeons de tout cœur dans nos vacances.
29 mai: 9h30
Journée de transition car nous reprenons le bateau à 15h30 pour l’île de Naxos. Nous reviendrons en fin de séjour visiter Santorin. Nous mettons à profit le temps qu’il nous reste pour visiter Chorà. Nous longeons la corniche, qui domine le cratère marin, de plus de 300 mètres de haut. Mais d’où vient cette odeur si campagnarde, au cœur de la ville? De l’escalier qui descend vers le port, des dizaines de mules attendent le touriste pour qui la marche n’est pas le propre de l’homme. Elles crottent à qui mieux mieux tout au long de la descente de cet escalier monumental de 640 marches. Les crottins se désagrègent lentement, libérant cette odeur si particulière. En évitant de mettre le pied dedans, nous atteignons l’ancien port de Santorin. Il n’accueille plus que les vedettes à touristes. Au moment de la remontée, un muletier nous interpelle «Too many steps for Madame» . Martine fait de la résistance et grimpe bravement, sous une chaleur torride, les marches aménagées sur le flanc de l’ancien volcan. Nous continuons notre ballade au travers de résidences touristiques. Elles sont construites sur les hauts de la muraille basaltique. Les piscines font concurrence aux petites chapelles orthodoxes. Avec leur dôme bleu, elles maintiennent, dans cette luxure, un havre de tranquillité.
Nous dégustons notre premier gyros avant de rejoindre Georges. Il nous conduit au nouveau port où nous embarquons à bord du ferry de la blue-line. Nous prenons place sur le promenoir bâbord. La traversée sur une mer d’huile est plaisante. Lecture, farniente, la croisière se promène. Le port de Naxos se profile à l’horizon. Sur le quai, Angelis Michelapopoulos nous accueille. C’est à pied que nous rejoignons notre logement. En anglais, à forte consonance grecque, Angelis nous guide, décrivant au passage les monuments et relatant les faits historiques de sa ville. Si certaines subtilités nous échappent, nous comprenons l’essentiel. A travers des ruelles inextricables, où seuls les piétons ont droit de cité, nous parvenons à une demeure fort ancienne. Quelques marches franchies, nous poussons la porte d’un appartement du XVII éme siècle. Les persiennes maintiennent une fraîcheur agréable, et le maître des lieux a déposé sur la table de la cuisine des oranges de sa production. Angelis est un producteur d’agrumes. Ce cadeau de bienvenue est, ô combien, savoureux, fondant, juteux, sucré. Le fruit a, sans aucun doute, mûri sur l’arbre.
Frais et dispos, nous quittons l’appartement. Au bas des marches, nous entamons une réflexion fondamentale, car contrairement à Thésée, nous n’avons pas dérouler le fil d’Ariane qui nous permettrait de retrouver le port. Après quelques hésitations, nous parvenons sur le parvis de l’église byzantine, puis sur le front de mer. Ses quais sont bordés de boutiques et de restaurants. Nous préférons retrouver les ruelles intérieures et s’installer chez O’ Nikos pour dîner. En attendant d’être servi, nous assistons à une joute verbale entre le patron et les serveurs, plutôt électrique. Cette prise de bec devant tous les clients nous dérange. Nous sommes sur le point de nous en aller lorsque le couvert est dressé. Au menu: moussaka, calamars grillés, yoghourt au miel.
Nous ne garderons pas un souvenir inoubliable, de la convivialité et de la gastronomie de cet endroit.
30 mai: 8h00
Il faut penser à se mettre en jambes. Nous sommes venus découvrir les cyclades en profitant des monopatia qui les sillonnent. L’utilisation des transports en commun nous semble le meilleur moyen pour rejoindre nos circuits sélectionnés sur internet. Première épreuve: trouver le terminal des bus et le guichet. Devant le bureau d’information de la compagnie des autocars, nous sommes interpellés par un vieil homme. Il nous enjoint d’aller retirer les billets au bureau d’à côté. Lequel bureau se trouve dans un immeuble en travaux. Nous résistons, nous renâclons. L’arnaque vénitienne est encore dans nos esprits (été 2005). Mais le préposé du bureau d’information nous confirme les dires du vieil homme. Penauds, nous le suivons, en bafouillant quelques plates excuses. Un ticket aller pour Apiranthos, un retour pour Filoti. Durant l’heure de trajet, nous découvrons l’intérieur de l’île.
A l’arrivée dans le village, nous repérons notre point de départ. Le sentier grimpe vers le haut du village et continue dans la montagne. Mais au bout d’une demi-heure, nous perdons le fil de la rando. Sûrs de notre capacité d’orientation, nous poursuivons sur une sente à peine marquée. Au milieu des chèvres qui s’enfuient à notre passage, nous prenons conscience d’une erreur de pilotage. En prenant de l’altitude, nous récupérons quelques points caractéristiques et reprenons un cap qui doit nous mener à l’étape suivante. Nous traversons des parcelles en terrasses. Elles ont été laissées, depuis plusieurs années, en pâture aux caprins. A une centaine de mètres d’une route, nous nous heurtons à une clôture infranchissable. Après maints détours, nous trouvons un passage, par le lit d’un ruisseau, qui rejoint le ruban asphaltée. Pour une première rando, dans la montagne cycladique, nous nous en tirons avec une bonne dose de stress.
Le village de Moni, blotti contre la paroi, semble endormi. Sur la place, l’atelier de tissage attend les éventuels clients de passage. Ce premier tronçon nous a mis en appétit. L’auberge indiquée dans le topo fera l’affaire. La terrasse domine toute la vallée. Nous goûtons la moussaka locale en profitant du panorama. Puis nous reprenons notre chemin qui nous mène au village de Chalkià à travers les oliveraies. Nous marchons en suivant scrupuleusement les indications du topo et arrivons sans encombre à Filoti, terme de notre périple.
31 mai: 9h00
Familiarisés avec les transports en commun grecs, nous réitérons l’expérience pour une nouvelle aventure. L’arrêt d’Agia Marina est l’un des points de départ pour atteindre le point culminant de l’île: le mont Zeus. Le bus dépasse le village d’Apiranthos, grimpe dans la montagne. Une certaine inquiétude gagne Martine, sur l’existence d’un tel arrêt, en pleine nature. Elle se lève, se dirige vers le chauffeur, se renseigne et se rassoit rassurée. Le prochain arrêt, le nôtre, se situe à l’embranchement de deux routes. Un autre couple descend également. Quelques centaines de mètres plus loin, un car touristique déverse un flot de randonneurs. Nous accélérons le pas pour éviter l’engloutissement au sein de cette cohorte. Nous gravissons, sans trop de mal, les premières pentes. Mais la chaleur devient vite éprouvante. Plus l’altitude augmente, plus le terrain devient accidenté. Nous finissons dans un pierrier où se côtoient pierres ponces, quartz, marbre, etc. Une mine minéralogique.
Vers 12h00, le sommet est atteint. Le panorama sur l’île de Naxos est époustouflant. L’île se dévoile entièrement. Sur cette toile, entourée du bleu profond de la mer Egée, les villages blanchis à la chaux ponctuent le vert profond des vignes, le vert argenté des oliviers et le jaune roussi des champs.
Seuls, nous déballons notre pique-nique. Lorsque le groupe arrive, nous entamons déjà notre descente. Abrupte, vertigineuse, le sentier plonge dans une coulée cascaderesque. A mi-parcours, les chèvres des montagnes regardent amusées ces homo sapiens aux appuis peu assurés. La fin du parcours s’effectue sur un chemin maçonné puis sur la route. Dans le village de Filoti, le café des platanes offre ombre et rafraîchissement. Sirotant notre café glacé, nous profitons du spectacle vivant de la terrasse d’à côté. Une affaire est sur le point de se conclure. Les palabres vont bon train autour d’un groupe électrogène. Ils sont six ou sept à s’interpeller d’une table à une autre. La discussion est vive, animée, parfois véhémente. Notre provision d’oranges a été renouvelée sur la table de la cuisine. Après une telle journée d’efforts, le goût de ces agrumes en est sublimé. Ce soir, le restaurant Apolepsis nous propose un délicieux plat de poissons variés ( dorade, espadon, calamar). Nos estomacs réclament néanmoins quelques gourmandises. La pâtisserie d’en face propose des gâteaux baignant dans le miel, des loukoums, des phyllos à la pâte d’amande et tant de douceurs. Un régal pour qui consent à oublier pour un temps sa silhouette de star.
1er juin: 10 h00
Depuis notre arrivée, nous n’avons pas encore profité de cette eau si cristalline qui vient lécher les plages de sable blanc. Une lacune que nous allons combler pour cette dernière journée dans l’île de Naxos. Le bus nous dépose à la plage. Au bout de deux heures de trempette et de farniente, nous devenons aussi colorés que des rougets. Il est temps de plier les serviettes, de récupérer nos sacs à dos et de profiter du laps de temps qui nous sépare de l’embarquement pour faire une razzia à la pâtisserie. Car une traversée de cinq heures est nécessaire pour rallier Amorgos. Le ferry Scopelitis vagabonde d’îles en îles, de petites cyclades en petites cyclades. A chaque escale, le spectacle est au rendez-vous. Chacun se précipite à bord pour récupérer ses marchandises. Quelques touristes, en mal de solitude, débarquent sur ces îlots rocheux. Des propriétaires les attendent de pied ferme pour leur proposer des chambres. Au cours de la traversée, nous faisons connaissance d’un jeune couple belge. Nous nous escrimons mutuellement à parler anglais. Lorsque soudain, la jeune femme se rend compte de notre nationalité française. La difficulté de la langue vaincue, nous discutons randonnées.
Vers 20h30, le soleil disparaît peu à peu derrière l’île de Paros tandis que nous approchons du port d’Egyali. Nous débarquons. Les hôteliers et divers loueurs de rooms sont parqués derrière des barrières, brandissant leur press-book dans l’espoir d’alpaguer quelques clients. L’hôtel repéré sur le guide est complet, mais le gérant nous propose au même prix, un petit hôtel«Filoxénia» en front de mer. Situé à deux pas du port, trois de la plage, nous profitons sur la terrasse d’une vue imprenable sur la baie. La vie est peu chère. Pourquoi se priver d’un petit resto tous les soirs ! Sous de gigantesques lauriers roses, des tables sont disposées dans la ruelle. Nous commandons des plats traditionnels: salade grecque et souvlaki. Quelle délicieuse soirée!
2 juin: 8h00
Amorgos, paradis des randonneurs dixit «Le Routard», doit nous montrer ses capacités à nous éblouir. Après avoir quitté l’hôtel, nous faisons quelques emplettes pour compléter nos provisions et faire l’acquisition d’une carte de l’île. La boucle que nous envisageons, d’une quinzaine de kilomètres doit nous mener au monastère d’Agios Théologos. Nous gravissons les premières pentes qui nous amènent au village de Langada. Il est déjà onze heures. Le soleil darde de ses rayons ardents la baie d’Egyali. Le chemin traverse une végétation luxuriante composée de genêts, d’oliviers, de lauriers roses. La montée des deux cent marches facilite la progression. Une tache blanche se découpe dans le ciel bleu azur. Les murs chaulés du monastère nous obligent à garder nos lunettes de soleil. La réverbération est intense. Ce lieu saint est implanté, au bord de la falaise. Isolé de tous, pour mieux servir le tout-puissant.
Nous rebroussons chemin. A l’ombre le thermomètre indique une température de 33°c. Autant dire que les réserves en eau fondent comme neige au soleil. Le chemin bifurque vers Thoralia. La dernière montée vers le village est épuisante. Pas le moindre souffle de vent pour atténuer la chaleur torride. Nous cherchons en vain une épicerie pour acheter une bouteille d’eau. Sur la place de l’église, une femme nous aborde pour nous proposer son aide. Notre accent nous trahit aussitôt. De l’anglais, la conversation se poursuit en français. Barbara, d’origine allemande, polyglotte, vit à Amorgos depuis une vingtaine d’années. Seul le café du village est ouvert. Nous l’invitons à se joindre à notre table. Elle commande un ouzo, suivie par Martine. Eberlué, je suis. Quand je pense qu’à la seule évocation du mot anisé, Martine faisait une moue très suggestive. A cinq heures de l’après-midi, elle s’envoie, ravie, sa double («non, non, c’est pas vrai …») dose d’ouzo accompagnée de pain et de fromage de brebis. Les discussions portent sur des sujets très variés, la vie sur l’île, la politique de Jacques Chirac. Palabres à bâtons rompus qui font le charme de cette rencontre.
Est-ce les effets de la chaleur, de l’alcool ou de cet échange inopiné, toujours est-il que nous sommes partis sur un sentier qui ne mène nulle part. Au bout d’une demi-heure, nous devons rebrousser chemin. Alors que nous devrions être sur la plage à piquer une tête pour nous débarrasser de toute la sueur accumulée au fil des kilomètres, nous sommes contraints de retourner sur nos pas et reprendre la descente vers la plage. Une petite heure de rab. De quoi enrager ! Exténués, fourbus, à peine dévêtus, nous flottons. Quel instant merveilleux, où la fraîcheur de l’eau détend nos muscles tiraillés.
3 juin: 7h00
Pour éviter la déshydratation en cours de marche, nous quittons l’hôtel de bonne heure. Nous profitons, par la même occasion, du lever de soleil pendant notre petit déjeuner. D’entrée de jeu, nous entamons une bonne grimpette vers Potamos. Ses ruelles serpentent au milieu des maisons blanchies à la chaux. Nous croisons des maçons qui utilisent les ânes pour porter les matériaux de construction. Les mortiers sont gâchés au milieu de la ruelle. Le chemin continue vers la crête dorsale de l’île. Le panorama sur les îles environnantes est grandiose. Quelques repères guident nos pas. Nous passons sur l’autre versant. Une ferme isolée, avec son moulin à vent, abrite dans un même enclos: vaches, chèvres, ânes et divers volatiles. Distraits par tout ce capharnaüm, nous perdons la trace du monopatià. Une chapelle, blancheur immaculée, ramène à elle les brebis égarées. Sautant de terrasses en terrasses, nous rejoignons notre voie. La piste longe la falaise. Quelques centaines de mètres plus bas, l’eau se décline en vert émeraude, en bleu turquoise et en bleu saphir. Puis apparaît, accroché comme une bernique à son rocher, la muraille blanche du monastère de Panagía Chozoviótissa. Nous sortons jupe et pantalon du sac, tenue vestimentaire de rigueur pour entrer dans ce lieu saint. Martine ressemble à s’y méprendre à l’exploratrice Alexandra David Neel. Nous sommes accueillis par deux des trois moines orthodoxes qui y vivent. Au huitième étage de l’édifice, nous visitons l’église et sa terrasse. Elle s’ouvre sur l’immensité de la mer Egée. L’hospitalité du monastère est une règle d’or. A tout visiteur, il est offert un verre d’eau, une petite liqueur et un loukoum. Dans la salle commune, les portraits des popes font face aux dirigeants politiques ou militaires. La jupe et le pantalon ont retrouvé leur place au fond du sac. Nous sommes sur un escalier qui monte vers Chora, le chef-lieu d’Amorgos.
Des ailes brisées, d’autres disparues ou reconstruites, une dizaine de moulins à vent dominaient la ville. La ville n’a pas cédé à l’attrait touristique. L’ombre d’une terrasse, la fraîcheur d’un café glacé sur un fond de musique envoûtant, l’inspiration du moment où le temps s’arrête pour penser aux enfants et aux amis. Un rythme de nonchalance nous submerge. Nous prenons plaisir à flâner dans ces ruelles étroites. L’île a une pureté originelle. L’accueil, la courtoisie ne sont pas dénaturés par les hordes de touristes qui vont déferler en juillet et août. Le bus nous ramène à bon port, celui d’Egiali. Il nous reste à retrouver notre table, dans la ruelle d’à coté de l’église.
4 juin: 9h00
Le petit déjeuner sur la terrasse est un moment privilégié. Le port s‘anime doucement. Quelques barques aux couleurs multicolores prennent la mer. Nous retournons à Chora. Nous reprenons l’escalier de la veille, puis continuons notre descente jusqu’à la mer. Nous étendons nos draps de bain sur une minuscule plage de galets. L’eau est cristalline. Affublé d’un masque et d’un tuba, en quelques apnées, je plane au dessus des fonds sous-marins d’Amorgos. De multitudes de petits poissons s’ébattent parmi les éponges. La profondeur s’accentue rapidement pour faire place au grand bleu.
Après cette matinée de farniente, nous poursuivons vers Katapola, le port principal. Le sentier serpente autour des collines. Les genêts et les lauriers roses se partagent l’espace. Quelques pieds de vignes tentent de subsister dans cet environnement que l’homme a déserté. Les terrasses sont laissées à l’abandon. Les murets de pierre que les agriculteurs ont bâtis et entretenus pendant des siècles, s’effondrent. Les chèvres par milliers entretiennent la montagne et évitent les gros risques d’incendie. Le port de Katapola accueille les divers ferries et caboteurs qui alimentent l’île. Les plaisanciers de toute nationalité y trouvent refuge. Mais le site d’Egiali est incomparablement plus attrayant.
5 juin: 6h00
Le Skopelitis apparaît dans la baie. De la terrasse de l’hôtel, nous jetons une dernière fois un regard sur ce petit port. Sacs au dos, nous rejoignons l’embarcadère. La traversée durera cinq heures. La mer est calme. Point de mal de mer à l’horizon. Transit par Naxos, arrivée à Santorin par la mer. Vulcain nous accueille dans son royaume. Du ferry, les flancs du volcan sont impressionnants. Un réveil brutal, et nous serions projetés comme des fétus de paille. Mais l’endormie accueille par millions les estivaliers, en avion, en paquebot, en ferry. Une ruche où les alvéoles sont fixées sur le flanc du cratère. Tout bourdonne. Les boutiques succèdent aux boutiques, les hôtels aux piscines, les restaurants aux fast-foods. Heureusement la pension Georges nous accueille dans son havre de paix. L’île de Santorin m’a déçue. La mémoire est sélective. Les endroits peu accueillants s’effacent rapidement. Pour cette journée bien entamée par le voyage, nous avons commencé par quelques démarches administratives. Ensuite, nous avons pris la direction de la Mecque du tourisme, du Mont Saint Michel du mercantilisme, j’ai parlé d’Oia. Située au bord de la Caldeira, elle est célèbre pour son fameux coucher de soleil sur ses maisons blanches.Nous avons fui la foule, la concentration de pacotille, le bien léché de la réputation cycladique. Au pied de l’arrêt de bus, nous avons pris le temps de voir le soleil se coucher. Subissant les pétarades des quads, des boosters et les sollicitations des taxis, nous avons attendu, attendu et attendu le bus.
Mais le soir, nous retrouvons cette nonchalance méditerranéenne en dégustant une bonne bouteille de blanc de Santorin. Le patron nous a offert, en guise de digestif, un ouzo bien corsé. Je ne m’étendrai pas sur la théorie des vases communicants, mais plutôt sur ma couche bien douillette.
6 juin: 8h00
Pour des sauvages comme nous, la découverte de Santorin consiste à s’éloigner des pôles urbanisés vers des contrées plus arides. Une fois de plus, le point culminant de l’île est notre objectif. Un besoin de prendre de la hauteur, de dominer les assidus de la serviette de plage. Nous finirons pourtant par les déplier sur les petits galets noirs de la plage de Perissa. Entre la plage et la baignade, il existe une zone de transition où le ramper et la marche à quatre pattes sont préférables à la station debout, à moins de vouloir être sélectionnés pour Intervilles.
7 juin: 5h00
D’une heure si matinale, Georges nous raccompagne à l’aéroport. Merci Georges pour toutes ses allées et venues entre port et aéroport. Tu as contribué à rendre Santorin plus humaine.
8 juin: 10h00
Vague à l’âme. Amorgos, tu m’as envoûté. Fuir ces îles au nom si précieux: Mykonos, Santorin. Mais découvrir des îles naturelles.
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