27 juin 2018

Après avoir tergiversé pour organiser une randonnée itinérante autour du pic Carlit dans les Pyrénées, les possibilités de réservations dans les refuges devenues excessivement compliquées, nous nous retrouvons transportés vers l’archipel des Canaries.

A bord d’un A320 de la compagnie Vueling, nous nous envolons de l’aéroport de Nantes-Atlantique pour une escale à Barcelone. Puis nous embarquons dans un A321 pour l’aéroport de Ténérife Nord.

Pour la somme modique de 50 euros la semaine, nous n’hésitons pas à louer un véhicule, d’autant que les modalités sont des plus simples pour récupérer notre C3. Nous filons vers la ville de La Orotava, afin de déposer nos bagages à la pension Silène, au cœur du centre historique.
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Plage de Bullero à Puerto de la Cruz -Ténérife                                                     Eglise San Agustin à l'Orotava

Vu l’heure avancée de l’après-midi, nous décidons de descendre à Puerto Cruz pour profiter de la plage et d’un bon bain de mer. Après une demi-heure à chercher une place de stationnement, nous sortons de la ville pour rejoindre le lieu-dit El Rincon et sa célèbre plage de Bullero. Nous laissons la voiture à l’entrée du village et nous descendons à pied par l’étroite route côtière où les voitures ne peuvent pas se croiser. Après 20 minutes de marche, nous arrivons aux parkings payants qui surplombent la plage.

La plage est noire d’un sable volcanique fin et collant. La houle vient s’éclater sur les baigneurs. Après ce moment de récupération, nous repartons vers Puerto Cruz pour dîner dans un restaurant à tapas que nous avions apprécié sept ans plus tôt. Nous tombons sur la fermeture annuelle de l’établissement, nous nous contentons d’une salade insipide dans un bistrot de quartier.

28 juin 2018

El Batàn - Punta del Hidalgo - Beija - El Batàn
Distance : 13km
Dénivelé : +718m -716m

Après un petit déjeuner copieux et varié, nous quittons La Orotava pour le massif de l’Anaga. Plus nous nous rapprochons de Santa Cruz, plus la couverture nuageuse se fait dense. A l’approche de La Laguna, nous allumons les phares, dans une brume qui s’épaissit. A Cruz de Carmen, point de départ de notre randonnée, le vent a forci, un brouillard humide a envahi la forêt primaire. Nous démarrons par une petite balade autour du centre d’interprétation du parc rural. Puis nous en profitons pour visiter l’exposition permanente sur les différents écosystèmes de Ténérife, sur les paysages qui façonnent l’île et sur la vie ancestrale de ses habitants.

Après concertation, nous prenons une option plus proche de la côte et nous délaissons la forêt d’altitude pour descendre vers le petit village d’El Batàn. La randonnée n°41 du guide Rother permet de faire une boucle et de rejoindre la mer à Punta del Hidalgo.

Pour arriver au village, la route est sinueuse à souhait. Mais, en cours de descente, le soleil réapparaît. El Batàn se situe au bout de la route.

Le chemin part à droite du village et suit un barranco. Le canal d’irrigation n’est plus accessible, nous devons marcher dans le lit du torrent à sec, de pierre en pierre. Les falaises nous dominent de toute leur hauteur. De nombreuses plantes grasses (agaves, euphorbes) poussent sur leur paroi.
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Village d'El Batàn                                                                                              Canal d'irrigation creusé sur la paroi

Le barranco serpente avant d’arriver sur la plage. De gros rouleaux viennent se fracasser sur la grève, rendant la baignade dangereuse. Nous montons vers les maisons d’habitation pour trouver un commerce de bouche et nous restaurer. L’épicerie est ouverte. Nous achetons des fruits et des yaourts frais que nous dégustons, à l’ombre d’un flamboyant, sur la place de l’église.

Le retour commence par une rue pentue, excessivement pentue, et d’une longueur qui vous casse les jambes. Puis nous empruntons un ancien canal d’irrigation qui suit les circonvolutions de la paroi de la falaise, passant dans des tunnels dont le plus long, d’une centaine de mètres, nécessite l’utilisation d’un éclairage d’appoint. Nous prenons conscience du labeur exceptionnel des anciens habitants pour acheminer l’eau sur les terrasses, autrefois cultivées.

En arrivant au village de Bieja, nous découvrons que l’accès au canal n’est plus autorisé, sans doute pour des raisons de sécurité ou pour conserver un ouvrage patrimonial. La dernière montée vers El Rincon est assez éprouvante. Le soleil tape dur et nous arrivons à la voiture, fatigués.

Une petite halte s’impose pour visiter le centre historique de La Laguna. Place de l’église, nous savourons notre première Dorada espécial bien fraîche. En musardant dans les rues de la vieille ville, nous entrons dans le cloître de l’église de San Agustin où nous découvrons une exposition contemporaine qui nous laisse perplexe. Sur la place de la Constitution, la foire aux vins bat son plein. Notre choix s’est porté sur le restaurant Saint Cristobal gastro-bar d’un très bon rapport qualité-prix.
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Tracé Sitytrail - carte open street

29 juin

La Caldera - Casa de agua - La Caldera
Distance : 7,2km
Dénivelé : +299m - 299m

Afin d’éviter un long déplacement routier, nous optons pour une randonnée (n°6 guide Rother) au-dessus de La Orotava. Nous stationnons notre véhicule au lieu-dit « aire récréative ». De ce site, nous découvrons un entrelacs de chemins de randonnée, tant pour les vététistes, les cavaliers que les marcheurs. Le GR 131, qui traverse une partie de l’île, passe à cet endroit. Nous grimpons par un chemin forestier, en suivant l'itinéraire appelé la maison de l’eau (casa de agua). Les bas-côtés sont bordés de cistes en fleurs. Plus nous montons, plus les arbres sont couverts de lichens qui leur donnent un aspect fantomatique. La maison de l’eau est un château d’eau ressemblant à une maison en pierres. Nous ratons le petit sentier, situé à droite de l’édifice et nous continuons sur le chemin forestier. Au bout d’un bon kilomètre et en l’absence d’indication sur le balisage de notre boucle, nous retournons sur nos pas jusqu’à la réserve d’eau. Le chemin grimpe vers le haut du Barranco secco. A notre droite, un ancien canal d’irrigation dont, par endroits, la couverture s’est effondrée, longe le chemin.
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Les lichens envahissant les branches                                                                   Forêt brumeuse

Lorsque nous atteignons la voiture, la pluie commence à tomber. Nous visitons La Orotava avec les k-ways. Pour se mettre à l’abri des trombes d’eau, nous nous dirigeons vers le centre visiteurs du Parc National. Les expositions, très documentées et interactives, nous permettent de mieux appréhender les formations géologiques de Ténérife, sa faune et sa flore endémique. Une bonne introduction avant notre ballade dans les montanas blancas, au pied du Teide. A l’heure du goûter, nous savourons une bonne pâtisserie au restaurant EGON, rue Léon.

Pour le dîner, nous avons choisi le restaurant rural Victoria. Dans un patio couvert aux murs d’azuleros, situé au milieu de l’hôtel, nous dégustons un plat de poisson et un dessert savoureux, le tout accompagné d’un vin Arautava, cépage Listàn négro.
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Tracé Sitytrail - carte open street

30 juin

El Portillo - Montanas blancas - El Portillo
Distance : 20km
Dénivelé : +776m - 776m

Nous prenons la direction d’El portillo, porte d’entrée du parc national du Teide. Dès 1700 mètres d’altitude, nous délaissons cumulus et stratus pour retrouver l’astre solaire rayonnant. Nous débutons notre boucle au centre d’interprétation du volcan, sur l’itinéraire n°1. Puis nous empruntons l’itinéraire n°6 en direction de la masse imposante du Teide. Nous retrouvons le chemin de sable volcanique bordé de pierres. Le paysage est parsemé de bosquets de genêts en fleurs et de touffes de marguerites du Teide. Nous n’aurons pas l’occasion de voir les violettes emblématiques de cet univers minéral. Nous approchons de la zone des énormes boules noires. Nous grimpons vers les montagnes blanches en délaissant le chemin qui monte vers le refuge d’Altavista.
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Au passage, nous nous mesurons à la grandeur des vipérines en fleurs. Chacun en trouve une à sa taille. Nous effectuons le tour de la montagne en admirant le contour de la caldera. Pour le retour, Martine prend ses jambes à son cou. Dans la descente, elle se transforme en traileuse. Les nuages remplissent peu à peu la caldera. Les kilomètres et la chaleur commencent à peser sur l’organisme. Nous quittons la région volcanique alors que le sommet du Teide a disparu dans les nuages.

C’est la fête à La Orotava. Des courses pédestres nocturnes bloquent tout le centre-ville. Nous découvrons un super restaurant Depatanegra où le serveur nous recommande de ne pas prendre deux entrées et deux plats, estimant la commande trop copieuse. Nous suivons son conseil avisé en prenant deux tapas et un plat. Le tout accompagné d’un verre de vin Arautava et d’une délicate attention offerte par la maison, une liqueur aux herbes.

Lorsque nous sortons du restaurant, la course bat son plein.
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Tracé Sitytrail - carte open street

1er juillet

Nous délaissons les chaussures de randonnée au profit des sandales pour une journée de visite à Santa Cruz de Ténérife. Avant de parcourir la ville, nous étendons nos serviettes sur la plage de sable noir du Néa, pour profiter d’un bain de mer revigorant et de quelques pages de lecture. Le dimanche, les places de parking ne sont pas prises d’assaut et nous pouvons accéder, sans problème, à proximité du centre-ville. Nous commençons par la visite du musée d’histoire naturelle, hébergé dans un immense bâtiment néocolonial. Nous découvrons la culture Guanche, population primitive de l’île.

Il y a foule sur la place d’Espagne pour la retransmission du match de quart de finale Espagne-Russie sponsorisé par la bière locale : la Dorada. Nous poursuivons, en laissant les supporters exaltés, vers le jardin botanique. Nous retrouvons un peu de calme au milieu des plantes luxuriantes et exotiques.
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Pattes d'éléphant au jardin botanique de Santa Cruz de Ténérife                           Tonnelles

Après avoir dégusté, sur un banc, quelques pâtisseries canariennes, nous poursuivons notre découverte par le TEA, Ce musée d’art moderne expose des œuvres contemporaines et renferme une vaste bibliothèque, ouverte le dimanche, et qui attire de nombreux étudiants. Nous découvrons les œuvres réalismo magico du peintre canarien Carlos Chevilly de los Rios (1918-1978) et les œuvres photographiques sur le thème du hasard avec un commentaire filmé du commissaire de l’exposition en français.

A la sortie du vaste bâtiment moderne, la ferveur aux terrasses des cafés a disparu par l’élimination de l’Espagne aux tirs au but. Les rues ont retrouvé un calme de dimanche soir ordinaire.

2 juillet

Fleytas - Cumbres de Bolico -Fleytas
Distance : 9,8km
Dénivelé : +469m -469m

Au dernier moment, nous changeons de cap. Nous préférons le parc rural du Teno à la forêt de l’Anaga. L’intention est d’effectuer une randonnée au-dessus des gorges de Masca. Mais l’étroitesse de cette route de montagne, un reculer scabreux dans la pente, l’absence de parking et la fréquentation routière ininterrompue m’ôtent toute envie de poursuivre sur cette idée.

Nous rebroussons chemin pour réfléchir, à tête reposée, sur un nouvel itinéraire. Le circuit n°20 du guide rother remporte l’adhésion. Nous prenons la direction du village d’Erjos. Le début du sentier, quoique très florifère, ne présente pas d’intérêt paysager. Puis nous arrivons sur une route bitumée. Nous basculons sur un autre versant, dans un chemin forestier qui nous permet de visualiser une nouvelle face du Teide. Nous rencontrons un chat solitaire qui nous suit quelques moments sur le sentier en balcon. Le panorama s’étend du volcan jusqu’aux gorges de Masca.
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Au lieu-dit « La cumbre de Bolico », les filets de récupération d’eau de pluie permettent de transformer l’humidité ambiante en litres d’eau, puis le chemin débouche dans une ancienne ferme en ruine avec son aire de battage où poussent désormais les herbes folles. Nous grimpons jusqu’à la tour de guet pour les incendies, mais la couverture nuageuse est si dense que la vue panoramique, tant attendue, est totalement masquée.

Nous terminons cette journée dans les piscines naturelles d’eau de mer de Garachico.
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Tracé Sitytrail - carte open street

3 juillet

Nous quittons l’Orotava pour l’aéroport de Ténérife nord. Un vol intérieur va nous déposer sur l’île de la Gomera.

Avant de libérer définitivement notre chambre à la pension Silène, et afin de rapporter quelques souvenirs, nous passons à la boutique Artesania. Les brodeuses sont à l’ouvrage. Ces femmes d’un certain âge manient le crochet ou l’aiguille, avec une dextérité impressionnante. Mais la relève ne semble pas être au rendez-vous. Les trop basses rémunérations n’incitent pas les jeunes à reprendre le flambeau de l’artisanat local.

Nous faisons un petit crochet par le jardin botanique d’acclimatation de Puerto Cruz. Une surface de 20 000 m2 regroupe des arbres et des plantes exotiques des quatre coins du monde dont une collection de bananiers et des arbres centenaires aux formes spectaculaires.
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Forme spectaculaire d'un figuier                                                                         Bassin aux papyrus et aux nénuphars

L’ATR 72 attend ses passagers sur le tarmac. Après des formalités dignes d’un vol international, nous nous installons, comme dans un bus, à l’intérieur de la carlingue. Une demi-heure plus tard, nous atterrissons sur la piste de l’aéroport de La Gomera. Nous prenons possession de notre fiat panda pour rejoindre Santa Cruz de La Gomera, sur une autre vallée de l’île. En cours de route, sur une aire aménagée pour pouvoir admirer le paysage, le vent violent m’arrache la portière des mains.

Catherine nous accueille à la maison rose. Nous disposons d’une chambre et d’une salle de bains, mais également d’un salon, d’un frigo, d’une terrasse avec vue sur la ville. Notre hôtesse nous donne quelques bonnes adresses de restaurant. Alors nous nous empressons de déballer nos affaires afin de nous rendre en ville. Nous descendons, par des ruelles piétonnes, jusqu’au parvis de l’église. Le restaurant La Foresterià, tenu par une française et son fils, propose de succulents plats méditerranéens.

Mercredi 4 juillet

Imada - Guirimiar - Lasadoe - Imada
Distance : 10km
Dénivelé : +874m -874m
Topos de Jean-Yves : Ici

Avant de s’installer sur la terrasse pour prendre notre petit déjeuner, Catherine, ancienne accompagnatrice de randonnée pédestre sur La Gomera, nous propose, en fonction des conditions météorologiques, un itinéraire à partir du village d’Imada, sur la côte sud de l’île.

Arrivés dans la forêt, je m’aperçois que j’ai loupé la route qui descend vers l’aéroport. Au lieu de retourner en arrière, nous prenons la route qui passe par le village d’Alajero.

Dans la descente, un panneau situé à proximité d’un réservoir d’eau, indique le village d’Imada. Nous laissons la voiture sur le bas-côté, le chemin pavé domine le village. Dans les rues d’Imada, nous retrouvons le topo élaboré (carte et descriptif) par Jean-Yves, époux de Catherine. Ce couple de français, installé depuis une trentaine d’années sur La Gomera, a accueilli un grand nombre de randonneurs dans leur précédente habitation à Hermigua.

Le sentier quitte le village, en suivant le barranco. Nous nous retrouvons sur un sentier en corniche bien sécurisé. Des anciennes terrasses sculptent la montagne. Puis nous suivons un ancien canal d’irrigation jusqu’à l’Ermita de Guirimiar.

La chaleur se fait sentir. La montée vers le col est éprouvante. Nous profitons de l’ombre d’un palmier pour nous restaurer de quelques bananes et d’abricots. Les petits déjeuners très copieux permettent de se satisfaire d’un régime fructivore à l’heure méridienne.
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La montée vers le col s’effectue à petite vitesse. Nous passons devant le village abandonné de Lasadoy. Seuls les murs sont encore debout. Les terrasses sont à l’abandon. En arrivant sur le village d’Imada, la culture potagère a perduré sur les terrasses situées en contrebas des maisons. Un ancien, assis à l’ombre d’un mur, nous souhaite le bonjour et nous dit : hoy mucho calor (aujourd’hui, il fait chaud). Il nous indique notre chemin et il nous accompagne jusqu’à la route.

Martine peine dans la dernière montée, exposée au soleil. Mais la perspective d’un bon bain à la plage de Santiago nous motive pour rejoindre notre véhicule.

Faute d’avoir trouvé un estaminet dans le village d’Alajero, notre première satisfaction, en arrivant à la plage de Santiago, est de commander une bière bien fraîche à la terrasse d’un café. Puis nous déroulons nos serviettes sur la plage. Les enfants qui se roulent dans le sable ressurgissent noir comme des charbonniers. Les vagues et la fraîcheur de l’eau nous donnent un bon coup de fouet.

Ce soir, côté culinaire, nous serons déçus. A la pizzéria Agando, les plats sont surchargés de denrées qui ne s’accordent pas : nouilles, tomates, salami, dattes, radis. Et nous ne sommes pas convaincus par une des spécialités locales : le fromage pimenté.
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Jeudi 5 juillet

Playa - Santa Clara - Vallehermoso - Playa
Distance : 14km
Dénivelé : +766m -772m
Topos de Jean-Yves : Ici

Durant le petit déjeuner, je pensais me tartiner une tranche de pain avec du miel, de palme en l’occurrence, provenant d’un rucher canarien. Que nenni ! le miel de palme est en réalité un sirop issu de la récolte très réglementée des palmiers. Nous prenons goût à ces repas matinaux, nos hôtes nous font découvrir la vie locale des gomériens. L’heure avance et il est temps de mettre le cap au nord, en direction de Vallehermoso. Sur les conseils de Catherine, nous commençons notre randonnée, près de la plage, par une bonne grimpette de 520 mètres pour arriver au mirador de de la Punta de Alcalà. La vue est saisissante sur les falaises plongeant dans l’océan et sur la vallée de Vallehermoso.

En haut, le vent souffle en rafales. Le décor change. La terre est ocre, parsemée de bosquets. La piste de terre longe des formations géologiques étonnantes. La roche prend des teintes très variées. Nous passons devant l’ermita de Coromoto. Le GR quitte la piste pour suivre la crête des falaises. Le vent redouble. Par endroits, nous sommes stoppés par les bourrasques. Nous voyons la mer en contrebas écumer contre les rochers.
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En arrivant à l’ermita de Santa Clara, les barbecues, les tables de pique-nique et une troupe de chats errants attendent, sans doute, le rendez-vous dominical des locaux pour un moment festif.

Pendant notre pique-nique, deux chats faméliques viennent quémander un peu de nourriture. Mais avec nos bananes et nos kiwis, nous ne faisons pas des heureux. Nous entrons dans la forêt. Les volutes nuageuses remontent le long des parois pour venir rafraîchir l’atmosphère ambiante. En sortant du couvert végétal nous traversons un bois d’euphorbes. Le chemin suit un barranco où des terrasses ont été replantées de ceps de vignes. En face de nous, le cimetière, reconnaissable par ses cases superposées, marque l’entrée dans la ville. Nous nous arrêtons sur la place centrale, prendre un petit café, avant de redescendre vers la plage.
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Tracé Sitytrail - carte open street

Vendredi 6 juillet

La Laja - Bailadero - Las Roques - La Laja
Distance : 9 km
Dénivelé : +691m -702m
Topos de Jean-Yves : Ici

La France est en quart de finale de la coupe du monde. Nous allons donc adapter notre journée afin de pouvoir participer à la liesse d’une victoire tricolore.

Au petit déjeuner, nous faisons la connaissance de Jean-Yves, l’auteur des nombreux topos de randonnée sur la Gomera. Il nous livre ses impressions sur l’évolution de la vie locale et notamment sur l’exode des jeunes vers l’Espagne ou les îles avoisinantes.

Il nous propose une randonnée, aux alentours de San Sébastien, afin d’éviter un long trajet en voiture.

Nous partons du village de La Laja. Jean-Yves nous a rejoints, pour faire courir sa petite chienne de race autochtone, le chien de garenne des Canaries. Nous les laissons prendre les devants. Nous grimpons sur un sentier chaotique vers le mirador de Bailadero. Nous contournons un dyke volcanique, espèce de reste de mur érodé. La vue est remarquable sur les roches magmatiques qui, par le phénomène d’érosion, forment des barres ou des cônes (roques).

Nous entrons, dans une forêt où les troncs d’arbres sont couverts de mousses. Les rayons du soleil parviennent à pénétrer à l’intérieur de cet enchevêtrement de branches pour diffuser une lumière douce et rassurante.

A l’occasion d’une trouée, nous nous arrêtons pour profiter d’un panorama époustouflant sur les Roques, avec en toile de fond la masse imposante du Teide. Les nuages restent bloqués sur les cimes, en formant une vague gigantesque.

Nous sortons du bois, au niveau de Las Roques, près du mémorial aux victimes de l’incendie de 1984 avant d’entamer la descente vers le village de La Laja. Sur un bon kilomètre, le chemin est entièrement pavé, Nous passons devant la maison forestière abandonnée. A l’approche du village, nous voyons la voiture de Jean-Yves redescendre vers Saint Sébastien.
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Au dessus du village de La Laja                                                                       Las Roques

Nous arrivons sur la place centrale de Saint Sébastien pour assister à la deuxième mi-temps du match et à la victoire de la France. Pour fêter cet évènement, nous nous dirigeons vers la plage, nous enfilons les maillots de bain et nous plongeons dans l’Atlantique.

Pour clore cette magnifique journée, nous dégustons le poisson du jour à la terrasse du restaurant Le Jequil. Le serveur, très enthousiaste, nous offre un digestif au citron.
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Samedi 7 juillet

Las Casetas - Laguerode - Cuevas Blancas - Las Casetas
Distance : 13km
Dénivelé : +703m -703m
Topos de Jean-Yves : Ici

Au petit déjeuner, nous sommes rejoints par deux jeunes filles qui parcourent les Canaries. Le petit-déjeuner s’éternise d’autant plus que nous faisons connaissance. C’est jour de marché, sous les halles. Nous allons faire nos emplettes pour le week-end et acheter quelques saveurs locales pour ramener au pays : confiture de papaye et miel de palme.

Le départ de la randonnée se situe à 8 kilomètres de Saint Sébastien, sur la route d’Hermigua. Lors de la montée, nous sommes observés par deux chèvres des montagnes qui s’éclipsent dès que nous les rejoignons. Sur le versant ouest de la vallée, las Roques marquent le paysage de leur imposante stature. Le sentier chemine sur la crête, en bordure du parc naturel de Majona. Ensuite il domine la vallée couverte de pins canariens. Nous longeons une paroi, avec un à-pic vertigineux sur notre gauche. Puis nous débouchons sur une autre vallée, semi-désertique où les agaves et les palmiers dominent. Le contraste est prodigieux. Une ancienne aire de battage a été aménagée au bord du sentier. Le GR 132 traverse un immense plateau, dont la ressemblance avec les causses lozériens est surprenante. Quelques charbons bleus poussent au milieu d’une aridité minérale. Nous arrivons, au milieu de cette terre devenue infertile, dans le village abandonné de Cuevas Blancas. Nous longeons les étables troglodytes, où des auges et des abreuvoirs sont creusés dans la roche. Les plissements de terrain sont remarquables par leur diversité de couleur. Nous rejoignons le petit parking, en traversant quelques oasis de palmiers et en croisant de nombreuses chèvres sauvages. Elles prolifèrent et elles posent un problème écologique en broutant des plantes qui font la richesse botanique de l’île. Considérées comme des animaux domestiques, la chasse n’est pas autorisée pour réguler leur nombre.
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Aire de battage sur le GR 132 entre San Sébastian et Hermigua                            Etable troglodyte

Nous ne manquons pas au rituel quotidien, piquer une tête à la plage de Saint Sébastien et un apéro sur la place centrale, dans un estaminet tenu par une cubaine. Puis nous retournons au restaurant La Tasca. La soirée se poursuit par une flânerie dans les rues piétonnes avant de prendre place à la terrasse du café cubain et d’assister à la retransmission de la fin du match Russie-Croatie. La confusion des maillots nous a fait croire à une victoire soviétique aux tirs au but, à un enthousiasme des Canariens pour les Russes et à Martine applaudissant à une égalisation soi-disant croate. Le lendemain, nous découvrirons notre bévue.
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Dimanche 8 juillet

El Cedro
Distance : 10km
Dénivelé : +645m -645m
Topos de Jean-Yves : Ici

Pour cette dernière journée, Jean-Yves nous propose d’aller découvrir la forêt primaire dans le parc national. Nous nous garons le long de la route principale, à quelques kilomètres d’Hermigua. La piste monte vers une retenue d’eau potable, alimentée par la plus haute cascade de l’île. Puis nous empruntons une sorte d’escaliers pour grimper sur le plateau verdoyant. Nous croisons une végétation proche de celles que nous connaissons (châtaigniers, néfliers du japon, fougères). En regardant vers la ville d’Hermigua, les pentes rocheuses disparaissent sous un couvert végétal dense.

Le lieu-dit El Cedro, est à la croisée de nombreux chemins de randonnée vers le parc naturel. Notre itinéraire passe par l’Ermita Notre Dame de Lourdes. Une aire aménagée de tables de pique-nique accueille les habitants de l’île. Nous y retrouvons les gérants du restaurant La Tasca, venus avec force de provisions, de nappes et de bouteilles. Avec notre petit pique-nique, nous faisons adeptes d’un régime macrobiotique.
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Vue sur Hermigua dans la montée vers El Cedro                                                  Forêt primaire dans le parc national

Dans la descente, le parcours est ponctué de petites cascades qui font le bonheur de naïades. Nous quittons la forêt, pour marcher sur les terrasses abandonnées de El Reijo.

Au lieu de rentrer à San Sébastian, nous nous offrons un petit bonus, celui de gravir le point culminant de La Gomera. Certes, d’une altitude modeste (1487m), l’alto de Garajonay permet d’avoir un panorama circulaire sur les îles avoisinantes : El Hierro, La Palma et Ténérife. Du mirador, les traces de l’incendie de 2012 sont encore bien visibles. Le versant sud est couvert de genêts dont la floraison teinte de jaune tout le secteur de la laurisilva disparue.

Avant de descendre dîner au restaurant Le Jequil pour une soirée tapas, nous préparons nos bagages afin de savourer pleinement, le lendemain matin, un petit déjeuner partagé.
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Tracé Sitytrail - carte open street

Lundi 9 juillet

Nous quittons Catherine et Jean-Yves avec l’espoir de les revoir sur l’île de La Palma. Grâce à leur connaissance de La Gomera, nous avons pu découvrir un véritable paradis pour la randonnée et l’accueil chaleureux des îliens.

Après avoir laissé notre fiat Panda sur le parking et la clé au comptoir de location, sans anicroche aucune, nous rejoignons l’aéroport de Ténérife nord avec la compagnie Binter. Dans la foulée, nous enregistrons notre bagage pour Nantes via Barcelone. L’employée semble contrariée. Elle avait de quoi, puisque arrivés à Barcelone, nous apprenons que le vol pour Nantes est purement annulé. De point d’information en guichet, du tourniquet à bagages au bureau d’enregistrement, nous sommes contraints de passer la nuit à l’aéroport pour nous envoler par le premier vol. Et quelle nuit, à essayer de trouver le sommeil sur une banquette de skaï, au milieu d’ouvriers occupés à monter des cloisons de placo. Nous aurions pu bénéficier d’une chambre d’hôtel, située à une heure trente de l’aéroport pour tenter de profiter durant trois heures, d’un sommeil réparateur.

Mais cette contrariété ne nous fera pas perdre le bénéfice de deux semaines de vacances formidables.

Compléments photographiques : Ici