En 2023, dans les monts d’Ardèche, la ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée, sur sa partie ouest, a été une découverte naturaliste, artistique, contemplative et patrimoniale. En 2024, la partie manquante nous incitait à y revenir. Nous avons donc prospecté du côté du Mont Gerbier de Jonc. Nos repérages nous ont conduits à la Retrouvade, ancienne ferme ardéchoise reconvertie en chambre et table d’hôtes, située au pied du Mont Mézenc, sur la commune de La Rochette. Norbert et sa chienne Iota nous accueillent sur une terrasse dominant les roches de Borée et les sucs de Touron et de Sara. Le panorama est magnifique. Nous nous installons dans une des trois chambres situées à l’étage. La rusticité du lieu n’est pas trop du goût de Martine. Nous dînons en tête à tête avec Norbert. Les plantes sauvages agrémentent les plats élaborés par le maître des lieux. Durant ce repas, les législatives sont au cœur de la discussion.
Vue de notre chambre à La Retrouvade Prairies fleuries
Jeudi 5 juillet
Distance : 18,8 km
Dénivelé : ± 590 m
Après un copieux petit déjeuner, Norbert, accompagnateur de moyenne montagne, me propose un itinéraire permettant la découverte du Mont Signon. Nous partons du gîte, sous une météo encore peu estivale, en empruntant la départementale 410 sur une distance de 1,5 kilomètre avant de rejoindre un chemin d’exploitation. Quelques juments comtoises et leur poulain nous regardent passer, impassibles. En bordure d’une forêt de résineux, nous rattrapons le GRP Tour du massif du Mézenc. Les prairies ne sont pas encore fauchées. Elles sont couvertes d’innombrables espèces florales qui colorent les pentes du Mont Signon. C’est un régal pour les yeux. Les aléas climatiques n’ont pas permis aux agriculteurs d’entamer la fenaison pour notre plus grand bonheur. Néanmoins, à l’approche du Mont, quelques tracteurs commençent la fauche. Les milans royaux survolent les travaux agricoles à l’affût du moindre animal passé sous les cisailles de la barre de coupe. Nous découvrons les premiers pierriers en traversant la pente boisée. En effet, le mont Signon a été un haut-lieu de l’extraction de la lauze. Il s’agit d’un cumulo-dôme, daté de plusieurs millions d’années, atteignant une altitude de 1455 mètres. En marchant sur les phonolites qui se débitent en dalles, celles-ci résonnent sous nos pas produisant des sons différents en fonction de leur épaisseur. Nous sommes dans un univers minéral et musical. Nous croisons quelques randonneurs venus découvrir l’univers des lauzerons. Des panneaux explicatifs permettent de comprendre la pénibilité de ce travail de forçat. Nous sinuons au milieu de trous béants où les prélèvements de ce basalte a permis de couvrir les toitures des fermes et des habitations de la région.
Village de Chaudeyrolles Sommet du Mont Signon
Puis nous descendons vers le village de Chaudeyrolles. Nous pique-niquons au pied de l’église, sur une table accolée au monument aux morts. Nous profitons de l’ouverture, en gérance, du restaurant "La table de Vallès" pour prendre un petit café. Nous attentons depuis une quinzaine de minutes lorsque la restauratrice vient nous informer que la machine à café est en panne suite au déclenchement d’une alarme incendie. N’étant pas pressés, nous patientons le temps de la remise en route. Désolée de ce contretemps, elle nous sert deux punchs. Mais la machine résiste alors nous optons pour un thé et un café soluble. Au moment de payer l’addition, le jeune couple de restaurateurs refuse notre contribution. Nous versons néanmoins notre obole dans le bol à pourboire des jeunes serveurs. Devant l’accueil et la gentillesse de ce couple, nous réservons notre table pour le lundi soir. Nous quittons le village pour une boucle dans les narces de Chaudeyrolles.
Cascade du Salin Au sommet de la cascade
Ce vaste cratère issu d’un volcan phréatomagmatique renferme les vestiges d’une ancienne tourbière. Longtemps exploité pour les besoins en chauffage des fermes avoisinantes, le milieu est maintenant protégé pour sa flore originale (Œillet superbe, Drosera). Quelques troupeaux de vaches broutent dans ce milieu privilégié. Un petit chemin confidentiel nous amène à la cascade du Salin. Nous longeons le ruisseau pour arriver au pied de la chute d’eau. Le passage pour rejoindre le sommet est peu évident, de par sa faible fréquentation et une végétation luxuriante. Parvenus au faîte, notre parcours prévoit la traversée d’une prairie. Mais la forte spongiosité du sol nous fait prendre au plus court pour rejoindre la route du lieu-dit Chantemerle. Nous retrouvons le GRP que nous suivons jusqu’à la ferme de Médille. Nous finissons notre randonnée sur la départementale. Au gîte, nous faisons la connaissance de Régis, un habitué des lieux, qui revient chaque été, parcourir les petites routes du Mézenc et du Lignon pour découvrir les expositions de photos et de peinture.
Vendredi 6 juillet
Distance : 16,5 km
Dénivelé : ± 512 m
Du col de la Croix des Boutières, nous gravissons la pente qui, à travers bois, nous amène vers le sommet du Mont Mézenc. Le sentier récemment aménagé rend la progression facile. Il a été stabilisé, des traverses de bois posées en travers limitent l’érosion et des fils ou des entassements de branchages canalisent les randonneurs sur le tracé. Norbert qui accompagne des groupes scolaires s’apprête aussi à monter vers le sommet. Nous traversons la forêt domaniale de Borée. Vers 1700m, les arbres se font plus rares et nous apercevons la croix du Mézenc. Pour permettre la recolonisation de la végétation sur le sommet de ces dômes d’origine volcanique composés de phonolite, les sentiers sont aménagés pour éviter le piétinement des nombreux visiteurs. Le panorama est à couper le souffle. Côté est, le Mont Blanc apparaît au dessus des nuages, facilement reconnaissable à son somment enneigé. Des tables d’orientation permettent de visualiser le massif alpin et le massif central. En effet, de l’autre côté, se laissent apercevoir les monts du Cantal et le Cézalier. A la croix métallique, nous proposons à un groupe de randonneurs de les prendre en photo. Devant l’harmonie et la beauté de la nature, la convivialité se fait tout simplement. Nous parcourons la crête qui sépare les deux sommets respectivement de 1744m et 1753m. Nous entamons la descente vers la croix de Peccata. Les travaux sont en cours sur le chemin. Les engins creusent d’énormes ornières. Nous marchons sur le bas-côté où le passage des marcheurs a déjà tracé une étroite sente. Nous nous arrêtons devant un des mobiliers imaginés par le designer Eric Benqué sur la ligne de partage des eaux. C’est un abri point de vue en lattes de châtaignier qui offre une découverte singulière du paysage. Nous longeons la départementale 274 en direction de la maison forestière de Costebelle. De la station de ski nordique débute le sentier de petite randonnée du tour du Mont d’Alambre. Nous entrons dans une forêt de résineux. Ca grogne, ça grogne car la forêt est monotone, le chemin forestier très large n’offre aucune perspective paysagère hormis les troncs des arbres debout ou entassés sur le côté. Malgré la sérénité des lieux, l’odeur de la résine et l’absence de difficulté, cette boucle ne restera pas dans les mémoires sinon de manière négative. Sitôt sortis de la zone boisée, notre regard retrouve de la profondeur et du relief. Nous nous arrêtons sous l’ombre d’un arbrisseau pour déjeuner. Puis nous nous dirigeons vers le bar-restaurant-gîte d’étape de la maison forestière pour déguster un café sur la terrasse.
Après cette pause bien méritée, nous rebroussons chemin en direction de la Croix de Peccata. Le GRP tour du Mézenc-Gerbier des joncs rejoint le col de la Croix des Boutières, en cheminant en lisière de forêt, permettant ainsi de profiter d’un beau point de vue sur la vallée des Estables. Au parking, nous nous délestons de nos sacs à dos pour aller admirer en surplomb le cirque des Boutières. Pour le retour à la Retrouvade, je m’égare, je prends un mauvais embranchement et je me retrouve au village de Borée. Les routes sont étroites et sinueuses, ne permettant pas un excès de vitesse au delà des 50 km/h. Il est temps d’arriver, de prendre une douche, de siroter une bière locale sur la terrasse face à un paysage grandiose. Le temps s’écoule lentement jusqu’au dîner. Norbert nous a préparé un repas à sa façon : une salade composée avec des raiponces en guise d’asperges, une saucisse de montagne accompagnée d’orge perlé, des fromages locaux et un sorbet abricot-lavande.
Samedi 7 juillet
La veille, Météo-France annonçait de violents orages. Au lever, le temps est nuageux et humide ce qui conforte notre décision de passer la journée à visiter les musées entre Saint-Martin-de-Valamas et Le Cheylard. Norbert nous a conseillé de passer par Saint Clément pour éviter une route barrée vers Borée. Jusqu’à Saint-Clément, la route est large et ne pose pas de difficultés. Après le village, la route est très étroite, sinueuse et en balcon. De quoi donner des sueurs froides au chauffeur en cas de croisement avec un autre véhicule tandis que la passagère peut profiter pleinement d’un paysage époustouflant. Heureusement la fréquentation est quasi nulle sur ce tronçon. A Saint-Martin-de-Valamas, nous visitons l’atelier du bijou. C’est une reconstitution d’un atelier de l’usine Murat, implantée dans cette vallée ardéchoise dans les années 1830. La pépinière d’entreprise accolée héberge deux jeunes artisans, l’un en gemmologie, l’autre dans la création de bijoux. Nous poursuivons notre périple en direction du Cheylard. Sur la place centrale, dix jeeps américaines, reconfigurées modèle du débarquement, sont exposées pour fêter les 80 ans de la bataille du Cheylard entre maquisards et troupe allemande. Nous déambulons dans les rues et les ruelles voutées de la vieille ville. Nous arrivons à notre centre d’intérêt : l’arche des métiers pour découvrir une exposition "Tic Tac Tectonique, en attendant que la terre tremble".
Musée de l'atelier du bijou Vieille ville du Cheylard
Malheureusement, en raison de la commémoration, le musée est fermé tout le week-end. Nous voici gros-jean comme devant. L’heure du repas approche, nous nous mettons en quête d’un restaurant. Au Cheylard, tout est complet, à Saint-Martin-de-Valamas, nous trouvons porte close. Heureusement notre recherche sur internet porte ses fruits. La table d’Eole à Saint Clément nous répond favorablement. Nous reprenons la satanée petite route. Vingt-cinq minutes plus tard, nous mettons les pieds sous la table pour un repas plantureux et goûtu. Pour digérer avant de reprendre le chemin du retour, rien de tel qu’une petite ballade autour de la falaise basaltique. Nous parcourons les trois kilomètres du sentier géologique où nous découvrons les différentes strates liées aux multiples coulées de laves.
Dimanche 8 juillet
Distance : 12 km
Dénivelé : ± 306 m
Le soleil a fait sa réapparition. Mais la polaire reste indispensable pour supporter la fraîcheur matinale. Le petit marché dominical des Estables nous permet de compléter notre panier repas. Melon et saucisson, les deux valeurs sûres du randonneur, viennent alourdir les sacs à dos. En cours de route, nous faisons un crochet vers la chartreuse de Bonnefoy. Sa façade, posée en plein champ, a fait l’objet d’une mise en scène minimaliste par Stéphane Thidet. L’artiste a inséré de grands miroirs dans la porte et les fenêtres de cette ruine monacale fondée en 1156 par l’ordre des Chartreux. Elle répondait aux exigences de solitude, de pauvreté et d’austérité des moines. Selon l’artiste : "Ces miroirs permettent d’entrer en dialogue avec le monde extérieur, la lumière, les arbres, l’herbe, la neige, la brume." Ce lieu fait partie des huit œuvres du parcours artistique de la ligne de partage des eaux. Nous poursuivons notre itinéraire vers la ferme de Bourlatier. Cette ferme seigneuriale, implantée sur le plateau à 1380 mètres, est un témoin de l’architecture locale et unique par ses dimensions. Le bâtiment de 50 mètres de long, construit en pierres de granit et de basalte, est couvert de lauzes de phonolite, charpenté en sapin et dispose de deux niveaux : une étable et un logis en partie basse et une fénière sous la toiture. Les volumes sont impressionnants. Cet espace muséographique accueille deux expositions : l’une consacrée aux grands sites de France, l’autre conçue par le CAUE de l’Ardèche pour interroger sur la transition environnementale des territoires. A midi pétante, nous enfilons nos sacs à dos pour rejoindre, en longeant le GR 7 sur une départementale très fréquentée, la tour à eau. Gille Clément a imaginé un cône creux construit en phonolites qui permet de recueillir en son sein l’eau se condensant sur ses parois extérieures. Ensuite le sentier descend le long des prairies fleuries vers le village de Sagnes-et-Goudoulet. Nous traversons une bourgade aux belles maisons de pierre.
En contrebas coule la Padelle. Au pied du vieux pont aux trois arches, des dalles de roche affleurant le bord du ruisseau sont l’endroit idyllique pour savourer notre collation. Nous quittons à regret ce petit hâvre de paix pour poursuivre notre boucle. La trace du GR 420 traverse les prairies. Nos pas foulent un tableau vivant. Des fleurs par milliers s’épanouissent au milieu des herbes folles. Nous commençons une remontée vers le suc de Coux. Malgré un dénivelé relativement modeste, nous tirons la langue et la transpiration imprègne nos vêtements. A la côte 1430, nous croisons, enfin, quelques randonneurs et une famille accompagnant un adepte de la grimpe. Nous retournons à notre véhicule en empruntant, à nouveau le GR 7 sur la départementale 378. Pour compléter notre culture sur les fermes ancestrales de la Haute-Loire, Norbert nous avait vanté la restauration par l’association Liger de la ferme de Clastre dans le village de Sainte Eulalie. Nous nous y rendons et une fois n’est pas coutume (!), nous trouvons porte close. Il nous reste le loisir d’admirer sa remarquable toiture faite en partie de lauzes et également de genêts. Deux modèles réduits implantés dans le jardin nous enseignent sur la façon d’agencer ces deux types de couverture. Nous profitons de la terrasse du bar de la place pour déguster une bière bien fraîche, tout en regardant les derniers électeurs se rendre aux urnes.
Lundi 9 juillet
Distance : 17 km
Dénivelé : ± 485 m
Les Sucs. Spécialité géologique de la montagne ardéchoise que nous allons observer de plus près en effectuant le tour des cinq sucs. Ces dômes apparaissent entre 8 et 7 millions d’années pendant une forte activité volcanique. Ils ont pour nom : le Montfol (1594m), le Sépoux (1530m),le Séponet (1534m), le Taupernas(1602m) et la Lauzière (1582m). Du village du Béage, nous suivons le GRP Tour de la montagne ardéchoise en direction du sud-ouest. Après avoir quitté la D122, nous cheminons dans une sorte de calade où les ruissellements de l’eau deviennent de plus en plus importants. Nous devons passer de pierre en pierre pour éviter de nous tremper les pieds. Le passage à gué au niveau de Chazalès est couvert d’une bonne dizaine de centimètres d’eau. Nous cherchons un meilleur endroit pour franchir le ruisseau. En amont, des pierres disposées en travers du Gage permettent son franchissement. Des ruines d’anciennes fermes subsistent le long du chemin, envahies par la végétation.
Ruines d'ancienne ferme Le suc de Montfol
Quelques kilomètres plus loin, des aboiements nous alertent. Un berger allemand, sorti de nulle part, vient nous intimider, les oreilles couchées. Martine, de sa voix suave, lui parle gentiment. Le chien a l’air de comprendre notre absence d’animosité envers lui et fait demi-tour. Le chemin contourne le suc de Montfol par l’est. Puis nous entrons dans une partie boisée. Nous hésitons un certain temps à l’embranchement de plusieurs chemins pour rejoindre le suc de la Lauzière. Il apparaît, en premier lieu, sous la forme de blocs de roche amassés au pied du dôme. Nous grimpons vers une sorte de plateau qui s’étend vers le sud. Nous nous installons pour profiter d’un large panorama sur le rebord de cette terrasse naturelle. Pour rejoindre le sommet nous traversons ce replat couvert de myrtilliers et de bruyères. Les amas de débris de lauzes prouvent l’activité d’extraction de phonolite sur ce site. Nous basculons dans la partie boisée du suc de Taupenas. Nous en effectuons le tour en suivant un PR qui offre un point de vue sur le Mont Mézenc et le Mont d’Alambre grâce à une coupe récente d’une partie de la forêt.
Sur le plateau de la Lauzière Rivière de pierres
Le sentier descend en pente raide vers un petit ruisseau où s’abreuvent deux génisses charolaises. Nous attendons un moment que le passage soit libéré, mais les bovins n’ont pas l’air de vouloir abandonner la seule voie possible pour remonter sur l’autre versant. Leurs congénères campés en haut de la butte regardent avec curiosité cette situation ubuesque. Je m’approche doucement pour les faire avancer. Après moultes hésitations, elles finissent par rejoindre le troupeau et libèrent le chemin. Nous devons déambuler sur le muret de pierre pour éviter de nous enliser dans les ornières gorgées d’eau. La descente vers le Béage sera très humide. Nous devrons, tantôt marcher sur les bas-côtés, tantôt avancer de pierre en pierre. Ce fut sans conteste, la plus belle randonnée de notre séjour.
Mardi 10 juillet
Pour cette dernière journée ardéchoise, nous délaissons nos chaussures de randonnée pour une déambulation photographique dans les villages du Haut-Lignon. Cette quatrième édition du parcours photo organisée par la communauté de communes présente le travail artistique de six femmes. La première exposition que nous découvrons se tient dans le jardin botanique de Mazet-Saint-Voy. Pionnière de la photographie, Jenny de Vasson (1872-1920), immortalise des portraits et des sujets de la société de son temps. En parcourant les allées de ce magnifique jardin, nous profitons à la fois des beautés florales et de véritables tableaux photographiques. Nous profitons de notre passage dans cette commune pour aller jeter un œil à la chapelle Saint-Voy datant du XIème siècle et remaniée ensuite. Nous nous rendons à Tence. La librairie "La boîte à soleils" accueille les photos de Françoise Nuñez, photographe du lointain et du voyage. Les clichés en noir et blanc nous plongent dans le quotidien des peuples d’Inde et d’Ethiopie. A Tence, c’est le jour du marché hebdomadaire, nous parcourons les différentes allées où se mélangent les étals de fruits et légumes, de produits locaux, de quincaillerie et d’habillement. Notre troisième rendez-vous se situe au Mas-de-Tence. Les décorations liées au passage de l’Ardéchoise, fête du vélo sportif et cyclotourisme, sont restées en place, sur le thème de la gastronomie. Sur l’esplanade du bourg, les photographies de Françoise Fournier sont accrochées sur les murs. "Sur la tête de ma mère" montre le portage de divers ustensiles, de diverses charges nécessaires à la vie quotidienne des femmes malgaches. La place publique, sous l’ombre d’immenses platanes, dispose de tables de pique-nique dont nous faisons bon usage. Nous terminons notre virée à Chambon-sur-Lignon. Dolorès Marat présente ses œuvres dans une maison de la rue Neuve. Ses photos sont exposées de façon originale, sur un des murs, en pêle-mêle, isolées ailleurs ou en grand format. Le spectateur devient acteur en imaginant différents scénarii. Nous ne pouvions pas quitter cette ville sans découvrir le lieu de mémoire qui raconte l’histoire des justes et de la résistance pendant la seconde guerre mondiale. L’exposition permanente nous fait comprendre l’engagement de la population du plateau Ligarais-Lignon pour accueillir des centaines de réfugiés. Une exposition temporaire dédiée à Varian Fry intitulé "Treize mois pour sauver les artistes" décrit le combat de ce journaliste américain venu à Marseille pour aider les artistes et les intellectuels antinazis à obtenir un visa vers les Etats-Unis.
Notre séjour dans les Monts d’Ardèche se termine sur une note culturelle. Nos randonnées nous ont permis de poursuivre notre découverte du parcours artistique de la ligne de partage des eaux. Nous avons ignoré l’attrait du Mont Gerbier de Jonc avec ses stands pour touristes et sa surfréquentation. Nous avions été emballés l’année précédente par la découverte de ce pays ardéchois, cette année, la chambre d’hôtes, de par son isolement, tant géographique qu’humain, n’a pas contribué à donner une note savoureuse à ce séjour.