Mardi 31 août 2010
Port Joinville-Pointe du But-La Meule : 15 km

Pour mettre le pied sur l’île d’Yeu, en période estivale, deux embarquements sont possibles, de Fromentine ou de Saint Gilles Croix de Vie. Nous optons pour la deuxième solution qui nous rapproche de notre prochaine destination et qui bénéficie de parking gratuit.
A la gare maritime, le guichetier me signale que l’unique départ journalier est complet. Malgré mon accablement, nous prenons rapidement la décision de filer sur Fromentine sans pour autant connaître les horaires des bateaux. Une demi-heure de route pour rejoindre le port, récupérer les horaires à l’office du tourisme et s’apercevoir que le prochain départ a lieu dans trente minutes. Tandis que Martine fait la queue pour l’achat des billets, je fonce déposer la voiture dans le plus proche parking privé payant, car le stationnement gratuit le plus accessible est situé à plusieurs kilomètres de l’embarcadère. Une manne financière non négligeable pour les propriétaires de places de stationnement.
Entre le trajet routier et maritime, nous perdons seulement une demi-heure. En effet, le bateau à grande vitesse permet de rejoindre Port-Joinville deux fois plus rapidement.
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Côte nord : quelques canots au mouillage

A l’arrivée, nous sommes accueillis par notre hôtesse qui tient une chambre d’hôtes, au pied du château d’eau de l’île.
Je grimpe à l’arrière de la Méhari, pour rejoindre notre lieu de séjour. Nous sommes conquis par l’accueil, la beauté du jardin et le confort du logement.
Durant ces deux journées, nous envisageons d’effectuer le tour de l’île à pied. Nous descendons rapidement sur le port compléter notre pique-nique. Puis nous entamons notre circuit, en partant vers l’ouest. La côte est basse, entrecoupée de barrières rocheuses entre lesquelles s’abritent de petits canots de pêche. Les criques sont recouvertes d’un sable fin propice au farniente.
Des cabanes de pêcheurs, sans doute reconverties en cabine de plage, parsèment la côte. Quelques mégalithes et quelques fours à chaux sont visibles sur le cordon dunaire. Ils évoquent la longue occupation de l’île depuis des temps immémoriaux et l’industrie des algues au cours des siècles derniers. Nous arrivons à la pointe du But. Là, commence la côte dite sauvage, car exposée aux vents du large.
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La roche est déchiquetée. De petites anses (des fontaines, des Soux), des pointes (du châtelet, du château Maugarni), des caps (des degrés), des grottes (du curé, du bélier), des gouffres (d’enfer) démontrent la force des éléments liquides a façonné le littoral.
Deux ports abritent quelques petits caseyeurs qui pêchent, à la journée, crevettes et crustacés.  Celui de la Meule bénéficie d’une profonde échancrure entaillée dans la côte où des cabanes de pêcheurs aux formes, aux couleurs et aux noms pittoresques s’alignent le long du quai.
Le deuxième port, celui des vieilles est protégé par deux môles aux moellons énormes, où l’entrée est si peu large que l’erreur d’appréciation doit être fatale.

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Du port de la Meule, nous choisissons de remonter à Port Joinville par le bus.
Au milieu des arbres fruitiers et des plantes exotiques, nous profitons d’un petit moment de repos avant de retourner sur le port, déguster un plat typique de l’île : une fondue de ventrèche de thon. 

Mercredi 1er septembre 2010
Port Joinville-La Meule-Pointe des Corbeaux-Port Joinville : 25 km

Devant un petit déjeuner fort copieux composé de brioche vendéenne, de confiture maison et de viennoiserie, la propriétaire nous invite à ne pas repartir de l’île sans avoir goûter à la tarte à la confiture de pruneaux, spécialité incontournable. Cette recette proviendrait des pêcheurs de thon, qui partis pour plusieurs mois, débarquaient leur pêche dans les ports girondins et revenaient chargés de pruneaux. Ces fruits devenus fort secs, les femmes les laissaient macérer dans l’eau de vie avant de les transformer en confiture. Lors des mariages, chacun apportait sa  contribution sous la forme d’une tarte à la confiture de pruneaux.
Pour rejoindre le port de la Meule, départ de notre deuxième étape, nous avons reçu des indications précieuses sur les chemins creux, qui permettent, au passage, d’admirer les anciens moulins à vent et de traverser le village de Saint Sauveur.
La petite chapelle du Père de Montfort nous rappelle étrangement les petites chapelles cycladiques.
Une erreur d’orientation et nous passons en périphérie du village. Néanmoins nous parvenons au port de la Meule, et poursuivons le sentier côtier qui domine la mer de plusieurs dizaines de mètres.
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Côte sauvage battue par la houle et les tempêtes

Nous passons par de petites anses abritées du vent de nordet. Sur la plage des Soux, je tente une baignade, mais la fraîcheur de l’eau me fait longuement hésiter et finalement rebrousser chemin tandis que Martine s’en donne à cœur joie dans les rouleaux.
Au port des vieilles, nous nous  installons en surplomb du mouillage. La faible houle rentre dans le port et secoue les embarcations embossées sur les lignes de cordages. Nous allons pouvoir goûter à la tarte des mariés.
De la plage des vieilles, nous apercevons le phare qui domine la pointe des corbeaux. Quelques autocars déversent leurs passagers pour une visite éclair du site.
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Phare de la pointe des corbeaux

La côte s’est subitement radoucie, la lande a fait place à des bois de pins maritimes, la roche à de longues plages de sable. Nous longeons la mer en marchant sur le sable humide. Nous remontons vers Port Joinville.
A la pointe du Porteau, nous enfilons nos maillots de bain et c’est reparti pour une nouvelle tentative. Le calme et la transparence de l’eau me procure un bien-être fou.
Malheureusement, le temps nous est compté. Nous continuons à travers plages, pinèdes et rochers à nous rapprocher de l’embarcadère. Nous arrivons à temps pour monter à bord.
Mais nous regrettons de ne pouvoir prolonger notre séjour car nous avons été conquis par une île où nous retrouvons les paysages de nos côtes bretonnes, une architecture typique et un accueil  fort sympathique.

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Extrait carte 1/25000 IGN Géorando  maxi-liberté