Samedi 18 février 2012
Les coffres se referment, tant bien que mal, sur la multitude de sacs, de paquets, d’ustensiles et de victuailles embarqués pour une semaine de vacances au pied du Puy de Sancy.
La route défile sans encombre tandis que la radio s’évertue à déblatérer les difficultés de circulation dans les vallées alpines.
Après quelques erreurs de navigation, nous arrivons en vue du col de la Soeur, entre la Bourboule et la Tour d’Auvergne, où est implanté notre chalet.
Depuis une vingtaine de kilomètres, la neige recouvre les prairies, les talus et les fossés. Tout adulte que nous sommes, l’excitation monte dans l’habitacle.
Certaines se voient en train de chausser les skis avant la nuit. Mais l’installation dans le chalet freine les appétits sportifs, et nous nous contentons d’une petite ballade à pied pour admirer le soleil couchant sur le manteau neigeux.
Dimanche 19 février
Conformément aux prévisions météo, nous nous émerveillons, au lever, des flocons voltigeant, venant recouvrir d’une dizaine de centimètres les toitures, les voitures et les pistes. C’est de bon augure pour la semaine à venir.
Nous quittons le logis, skis aux pieds, et nous glissons sur le gr 30 enneigé, vers la piste rouge de Charlannes.
Dans la prairie, la poudreuse colle aux planches et la progression est difficile. La piste n’a pas été damée et la glisse est nettement ralentie.
En fin de montée, deux fondeurs jettent l’éponge et font demi-tour. Les autres poursuivent et prennent la piste bleue à contresens pour raccourcir la balade. Nous rejoignons le chalet, assez éprouvés par cette première virée.
La pause méridienne remotive les troupes et la plupart se retrouve à La Stèle sous un soleil radieux et des pistes fraîchement refaites.
Le repas du soir est l’occasion de tester le savoir-faire culinaire de chacun. Avec la présence de master-chef et d’un homme de l’art, nous dégustons des mets raffinés aux saveurs exotiques ou de terroir.
Lundi 20 février
Pour cinq d’entre nous, la matinée se passe à la Stèle, les skis aux pieds sur les pistes bleues et rouges. Dix minutes de route nous permettent de revenir le midi au chalet pour mettre les pieds sous la table, déguster les reliefs de la veille et profiter d’un confort réparateur.
L’après-midi, tous à pied, pour une petite virée sur l’itinéraire raquettes de la montagne de Chambourguet. Le vent se fait sensible en arrivant près des installations abandonnées du télésiège. Mais une météo aussi favorable est inespérée.
Tracé Géolives-Extrait carte IGN Géorando 1/25000ème
Mardi 21 février
A ski, sinon rien. Cette journée est faite pour la glisse. Direction Charlannes pour découvrir son domaine skiable.
Les pistes ont des dénivelés plus importants. Elles demandent un peu plus de technique, mais les descentes sont longues et savoureuses.
L’après-midi, retour à la Stèle car les filles n’ont pas trop apprécié les efforts de la matinée. J’enchaîne la rouge du bois de la Roche, la jonction et la rouge des Gîtes. Le cardio est sollicité. Quelques groupes de skieurs s’agglutinent ici ou là, mais souvent je me retrouve pour de longues "chevauchées" en solitaire.
Mercredi 22 février
Nous délaissons les skis pour chausser nos chaussures de rando. De la Stèle nous empruntons le circuit raquettes n°2 pour rejoindre la montagne de Chambourguet, puis la liaison vers Chastreix et la plaine brûlée. Le soleil est vif, le vent aussi. Les cagoules sont de sortie.
Nous nous abritons dans la salle hors sac pour casser la croûte. Quand la salle s’engorge de skieurs alpins, nous dégageons promptement pour retrouver la tranquillité des pistes. Nous terminons la boucle de la plaine brûlée où la neige a été façonnée par le vent, dans des formes géométriques complexes, des drapés sculptés ou des poquets de chantilly.
Tracé Géolives-Extrait carte IGN Géorando liberté 1/25000ème
Jeudi 23 février
Les skis sont enfournés dans la voiture pour une dernière journée dans les rails. La température positive donne une neige collante. Nous n’hésitons pas à essayer la piste noire du norif. En effet, les descentes se font dans un train de sénateur.
L’après-midi, je m’attaque à la piste noire du Chambourguet. Même constat. Néanmoins dans une atmosphère ouatée par un brouillard épais, j’oublie la faible glissance pour admirer des paysages fantasmagoriques.
Je rejoins mes comparses et nous partons sur la jonction du Capucin au devant de notre photographe, parti pour une virée pédestre vers les pentes du puy de Clierge. Malheureusement, le brouillard tenace ne lui aura pas permis de presser le déclencheur de son reflex sur la ligne de crête.
Vendredi 24 février
Pour cette dernière journée, les sept compagnons ont prévu une randonnée pédestre autour du lac Pavin.
Nous stationnons aux abords de la baraque de Vassivière. Puis nous empruntons la piste raquettes mi-neigeuse mi-herbeuse qui doit nous conduire au lac Pavin. Nous nous enfonçons jusqu’au mollet, voire, par endroits jusqu’aux genoux. Enfin nous récupérons la piste damée dans le bois de Montchal, puis nous découvrons le lac dans l’écrin basaltique de l’ancien volcan. La glace recouvre en totalité l’étendue d’eau. Les nuances de bleu et de blanc soulignent la disparité de l’épaisseur de la couche glacée. Les pontons, près de l’hôtel, se transforment en table à manger et en matelas pour une sieste en plein soleil. Handicapé par une récente opération du genou, notre prof préfère le goudron à la neige. Le sentier contourne le lac, avec des passages verglacés, où l’attention est de mise. Durant ces quelques heures de marche, la neige, sous l’influence d’un soleil et d’une température généreuse, a largement fondu, découvrant une prairie spongieuse à l’herbe encore brunâtre.
Sur la route des fromages, une halte s’impose pour ramener des tommes de Saint Nectaire fermier.
Tracé Géolives-Extrait carte IGN Géorando liberté 1/25000ème
Samedi 25 février
Les coffres retrouvent leur encombrement maximum. Dans un paysage qui a perdu beaucoup de sa blancheur hivernale, nous mettons le cap vers le nord-ouest. Nous laissons la place à d’autres vacanciers qui n’auront pas la chance d’avoir une semaine aussi favorable tant au niveau de la neige que de la météo.