Samedi 25 juin 2011

Quai de la gare : 5h25
Le TGV Atlantique fonce en direction de Paris-Montparnasse.
Les couloirs du métro défilent. Station après station, puis nouveau quai de gare.
Le TGV Méditerranéen est sous pression.
Trois heures plus tard, le TER Valence-Briançon attend sur le quai d’en face.
Destination Montdauphin-Guillestre.
Deux heures d’attente pour la navette en minibus.
Ceillac apparaît enfin ! Terme d’une journée de transport en commun à travers la France.


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Fontaine : bourg de Ceillac

Dimanche 26 juin 2011 : Ceillac – Saint Véran

Distance : 13 km
Dénivelé cumulé positif : 1500m
Dénivelé cumulé négatif : 1000m
Temps : 6h00

Après une nuit passée au gîte d’étape "Les Balladins", nous entamons notre première journée du Tour du Queyras, sous un ciel bleu intense.
Nous quittons le petit bourg de Ceillac, en prenant au passage notre pain quotidien.
Supérette, boulangerie, le ravitaillement est assuré pour ce midi.
La première partie, relativement plane, permet une mise en jambes progressive.
Les hameaux du Villard et du Tiouré, suite à une avalanche meurtrière en 1978, sont en reconstruction.


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Hameau du Villard                                                                            Col des Estronques

Ensuite, le dénivelé vers le col des Estronques devient plus coriace. Le souffle et la marche sont plus saccadés. L’acclimatation à l’altitude va se faire graduellement. En attendant, nous peinons dans les premières pentes.
Le col franchi à 2651 m, nous faisons une longue pause, profitant d’une météo estivale et de la tranquillité de la montagne.
Quelques fourmis baladeuses et des papillons chatouilleurs viennent juste troubler notre assoupissement.
Puis nos pas nous entraînent dans une longue descente à travers les prairies fleuries et les bois de mélèzes jusqu’au pont du Moulin à 1849 m. Le bourg de Saint Véran, plus haute commune d’Europe (2020m), apparait.


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Au pied de Saint Véran

Une dernière grimpette avant de poser les sacs au gîte d’étape "Les Gabelous". Nous occupons la mansarde, chambre pour deux très confortable. Le bourg est pittoresque et plein de charmes avec ses vieilles demeures en bois. D’anciennes photographies retraçant la vie quotidienne des habitants sont placardées dans des endroits stratégiques et donnent une autre vision que celle touristique d’aujourd’hui.
Installés sur la terrasse panoramique d’un bar saint vérannais, nous dégustons notre première bière locale « La tourmente ». Au cours du repas, nous faisons connaissance de deux couples fort sympathiques qui partent également pour le tour du Queyras.                                                                                                                            sympathiques qui partent également pour le tour du Queyras.

Lundi 27 juin 2011 : Saint Véran – Pic de Caramantran – Refuge Agnel

Distance : 14 km
Dénivelé cumulé positif : 1334 m
Dénivelé cumulé négatif : 743 m
Temps : 6h00

Du gîte, nous redescendons tout le bourg pour faire nos emplettes. Tout nous fait envie : charcuterie, fromages, friandises mais nous restreignons nos ardeurs pour ne pas avoir à porter une épicerie sur le dos. Nous empruntons la route vers l’est, en passant devant l’une des six croix de mission où sont accrochés des objets en bois représentant les divers symboles de la crucifixion.
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Bourg de Saint Véran

Dans mon élan, je continue sur la piste carrossable, quand Martine me hèle pour me montrer une piste forestière balisée du GR. Tout penaud, je fais demi-tour. Nous traversons le torrent et nous le longeons sur notre gauche jusqu’à la chapelle de Clausis. Les premières marmottes s’ébattent dans les prairies, à proximité de leurs terriers.
Le sentier grimpe régulièrement jusqu’au col de Chamoussière (2884 m). Nous sommes rejoints par le couple de parisiens. Je me joins à eux pour gravir, sans difficulté aucune, le pic de Caramantran, tandis que Martine reste au col, garder les sacs à dos. Le panorama est grandiose, autant coté français, avec vue sur le Cervin et la chaîne du Mont-Blanc que côté italien. A la descente, nous croisons, le couple de bourguignons qui s’apprête aussi à profiter du spectacle.
Après l’effort, il est temps de goûter aux produits locaux et à la douceur de l’herbe.


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La descente s’effectue dans un pierrier, ponctué de nombreux névés, et avec le refuge d’Agnel en point de mire.
Dans un dortoir de huit places, nous retrouvons nos petits parisiens et un randonneur solitaire rencontré aux Gabelous.

Mardi 28 juin 2011 : Refuge d’Agnel – L’Echalp

Distance : 10,5 km
Dénivelé cumulé positif : 535 m
Dénivelé cumulé négatif : 1370 m
Temps : 4h30

Le soleil tarde à dépasser les crêtes montagneuses lorsque nous partons en direction du col Vieux.
Nous débutons par un dénivelé de 200 mètres. Les jambes et le souffle ont retrouvé leur pleine capacité.
Au bout de 40 minutes, nous posons nos fesses sur une plaque de schiste, au sommet du col. Nous sommes rejoints par nos cinq compères de route. Nos deux jeunes parisiens, Elsa et Stéphane décident de poursuivre vers le Pain de Sucre, Martine et Françoise n’envisagent pas la chose, Gilles est hésitant. L’abondance de neige sur les parois ne me tente pas.


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Le Lac Foréant                                                                                  Torrent dévalant du lac

La descente vers le lac Foréant est de toute beauté. L’eau y est limpide. Quelques pêcheurs taquinent la truite. Le chemin, exempt de pierres, permet de regarder autour de soi, sans risque de chuter. Le deuxième lac Egorgéou se profile à l’horizon. Des nuées d’insectes virevoltent le long de ses berges. Nous nous arrêtons un moment pour contempler les reflets des parois rocheuses sur la surface du lac. L’eau qui s’échappe du réservoir, s’engouffre dans une faille profonde où les mélèzes et les rhododendrons s’accrochent sur les pentes abruptes. Tandis qu’un groupe de vacanciers, fort essoufflés, nous croisent, nous repérons dans la descente, un endroit propice à notre pause-déjeuner. A peine installés, poncho déplié, chaussures ôtées, saucisson découpé, que nous sommes assaillis par des mouches et des moustiques. Nous remballons le tout, en quatrième vitesse, pour fuir cette invasion ailée. Malheureusement, plus nous descendons, plus nous rencontrons de mouches, dues à la présence de troupeaux de moutons montés en estive. Le chemin devient boueux et malodorant. Nous aurions dû prendre notre temps et rester près des lacs. Nous nous retrouvons rapidement à l’Echalp. Un grand pin, à l’écart du hameau, nous offre un peu d’ombre pour nous réinstaller, en attendant l’heure d’ouverture du gîte. Malgré cela, nous arrivons avec une demi-heure d’avance. La belle terrasse nous permet de patienter agréablement.

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Potager au hameau de l'Echalp


Le gîte "7° degrés Est" est très cosy. Nous partageons avec Gilles et Françoise un duplex avec sanitaires.
Cette étape relativement courte aurait mérité d’être prolongée par l’ascension du Pain de Sucre, qui, aux dires de Stéphane et Elsa, était d’un accès aisé.
Et quel dîner ! Un grand coup de chapeau à Géraldine pour son pâté de foie de volailles au porto et aux noix, et à sa Queyraflette.


Mercredi 29 juin 2011 : L'Echalp – Abriès par les crêtes de Gilly

Distance : 15,9 km
Dénivelé cumulé positif : 1185 m
Dénivelé cumulé négatif : 1335 m
Temps : 7h30

Nous quittons le gîte, sous le coup d’une prise de tête entre un responsable d’un groupe de marcheurs et la gestionnaire pour une histoire de fil à linge. Nous sommes abasourdis par les récriminations de soi-disant randonneurs. Un hôtel avec laverie leur conviendrait mieux.
Nous retraversons le torrent, pour éviter de longer la route. Direction le petit hameau de la Monta, composé d’une église, d’un cimetière en partie militaire et d’un gîte d’étape.


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La vallée de l"Echalp et de la Monta

Martine a l’œil attentif. Elle aperçoit le marquage blanc et rouge, derrière la caravane, tandis que je continuais, droit devant, sur le chemin d’exploitation. La pente s’accentue et la chaleur devient vite accablante. La sueur me dégouline entre les omoplates. Nous entrons rapidement dans une magnifique forêt, et nous profitons de l’ombre bienfaisante des grands résineux. Au dessus de 2000 mètres, les arbres disparaissent pour laisser place à une prairie rase. Les crêtes de Gilly se profilent. Le sentier monte régulièrement. Du côté italien, les cumulus enflent, se boursouflent, annonçant un changement de temps. Néanmoins nous prenons le temps d’une pause confortable jusqu’au moment où les premiers coups de tonnerre résonnent.

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La crête de Gilly

Gilles et Françoise nous rejoignent à cet instant précis. Nous entamons la descente ensemble en contournant le sommet de Gilly par le nord. Les rhododendrons sont en pleine floraison et apportent des touches de couleur rose et rouge au vert tendre de la prairie.
Lors d’une pause, Stéphane et Elsa, qui avaient séjourné à Abriès, nous retrouvent au plus grand plaisir de tous.
Nous descendons tous ensemble vers le bourg d’Abriès où une terrasse de café nous accueille pour un rafraîchissement bien mérité.
Les bourguignons rejoignent le gîte « L’ancolie bleue ». Les bretons et les parisiens le gîte "Le Villard".
Ce gîte, labellisé rando accueil, ressemble plus à un refuge de haute montagne. Nous sommes entassés à sept dans une petite chambre. Les sanitaires sont désuets et l’accueil plutôt froid. Seul le repas du soir assouplit l’impression d’inconfort. Et je ne parle pas des ronflements incessants de mon voisin de couchage durant la nuit.

 
Jeudi 30 juin 2011 : Abriès – Font de Cervières

Distance : 15,3 km
Dénivelé cumulé positif : 1500 m
Dénivelé cumulé négatif : 1000 m
Temps : 7h30

Pour cette longue étape, petit déjeuner à 6h30 tapantes. A 7h15, nous gravissons le chemin de croix qui mène à la chapelle. Quel calvaire pour un début de rando !
Le sentier surplombe le torrent du Guil et grimpe jusqu’au hameau de Malrif, en pleine rénovation. Les bigbags de matériaux et les bois de charpente n’ont pu arriver que par la voie des airs. La modernisation permet de faire revivre certains hameaux isolés, mais à quel prix ?


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En montant vers le le lac du grand Laus

Le torrent du Malrif nous accompagne jusqu’à la plaine des Bertins. De là, commence véritablement l’ascension vers le col. Le sentier, à flanc de montagne, permet de suivre l’évolution des autres randonneurs qui suivent cet itinéraire. Ainsi Elsa et Stéphane nous rejoignent peu de temps avant le lac. Leur progression est beaucoup plus rapide que la nôtre. Au lac du grand Laus, on opte pour une petite pause, malgré une brise bien fraîche qui ride la surface de l’eau, avant d’attaquer la dernière pente. Deux options s’offrent à nous, le GR ou les crêtes pour arriver directement au pic du Malrif. La première est adoptée. Quelques névés subsistent juste après le lac, puis le sentier grimpe fort en lacets dans les derniers cent mètres de dénivelé.
Une heure plus tard, nos parisiens mettent le pied sur la crête rocheuse, après avoir exploré les confins des petits lacs de Mézan et du petit Laus.
Gilles et Françoise arriveront un peu plus tard tandis que seul, j’irai profiter du panorama grandiose qu’offre le sommet du Malrif.
La descente commence dans un éboulis parcouru de rus qui rendent le terrain spongieux. Ils se rassemblent pour former le torrent de Pierre Rouge que nous suivrons jusqu’au refuge du Font de Cervières.


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Le hameau de Fonds de Cervières

Mais la route est longue, malgré les distractions apportées par les marmottes et les troupeaux de moutons.
Les derniers kilomètres sont éprouvants. A l’arrivée au refuge, on nous a oubliés sur la liste de répartition des couchages. Nous sommes hébergés dans le refuge d’hiver, un grand dortoir de neuf places pour nous seuls.
Gilles et Françoise restent, le lendemain, à Fond de Cervières, Elsa et Stéphane partent pour La Chalp en Arvieux tandis que nous bifurquons vers Ville-Vieille. Nous nous retrouvons à dîner ensemble pour cette dernière soirée.

 
Vendredi 1er juillet 2011 : Les Fonds – Ville-Vieille

Distance : 17,8 km
Dénivelé cumulé positif : 1052 m
Dénivelé cumulé négatif : 1716 m
Temps : 7h30

Les Bourguignons ont tenu à partager notre petit déjeuner avant notre départ. Nous sommes très touchés par cette marque d’amitié. La randonnée itinérante permet ce type de rencontres et de nouer pour quelques jours ou plus des relations enrichissantes.
Nous poursuivons notre périple avec Elsa et Stéphane. La montée vers le col de Péas est agréable. Nous traversons les pâturages d’estive où broutent des troupeaux de vaches. Nous descendons à vive allure en direction de Souliers, puis nous bifurquons vers le village des Meyriès par le GR58A. Nous laissons nos deux compères continuer vers Souliers. Nous retrouvons notre solitude. A la bergerie de Péas, nous prenons le sentier balisé en jaune vers le col de la Crèche. Nous préférons une petite variante à une descente par le chemin forestier.
Nous traversons de magnifiques prairies couvertes de fleurs.


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Mais le sentier est couvert de fourmis, qui grimpent inexorablement sur les chaussures et les mollets. Je ressens une sensation de chatouillis tandis que Martine semble être dévorée par cette colonie d’insectes. A 2322 mètres, nous atteignons le point culminant de cette jonction avant de redescendre mille mètres plus bas à Ville-Vieille.
Malgré un long passage dans la forêt de mélèzes, la chaleur est étouffante et nous avons hâte de poser les sacs à l’hôtel "Le Guilazur" pour une journée de repos et de visites.

 
Samedi 2 juillet 2011 : Ville-Vieille ; Château Queyras : jour de repos

Grasse matinée bien méritée. Après tout, ce sont nos vacances !
L’hôtel nous offre une carte d’hôte qui nous permet d'obtenir des trajets gratuits en bus vers les différents villages de la vallée et des réductions pour les visites de monuments. Nous profitons de l’aubaine pour rejoindre Château-Queyras par les transports en commun. A l’aller comme au retour, nous serons les seuls à utiliser ce service.
Nous nous arrêtons à la « Réserve du Fort » épicerie, bar presse, sandwicherie, dépannage randonneur, tenus par un queyrassien et un breton. La discussion s’oriente aussitôt sur l’attrait et la beauté des îles d’Ouessant, de Belle-Ile et de Bréhat. La journée se passe par un tour du village, une pause-déjeuner et la visite du Château médiéval remanié et agrandi par Vauban.

 
Dimanche 3 juillet 2011 : Ville-Vieille – Souliers

Distance : 9,4 km
Dénivelé cumulé positif : 825 m
Dénivelé cumulé négatif : 374 m
Temps : 4h00

De l’hôtel, nous empruntons le sentier qui longe le torrent en direction de Château Queyras afin d’éviter la route.
Nous retournons à la « Réserve du Fort » refaire nos vivres. Des produits de terroir, des fruits, du pain, à des prix raisonnables. Autant privilégier le petit commerce qui offre une flexibilité d’achat et de la qualité. Il convient surtout d’encourager le maintien d’activité au sein des villages.
Nous sortons, en longeant le bord de la route, en suivant le balisage du GR5 en direction du lac de Roué. La grimpette, au milieu d’une forêt de résineux est ardue. Nous arrivons, alors, sur un plateau qui offre de beaux panoramas, à qui veut bien s’écarter du GR, sur le château et ses alentours.
Puis nous posons nos sacs pour une longue pause, au bord du lac. Les libellules volètent au dessus des plantes aquatiques et des nénuphars qui ont envahi une bonne partie du plan d’eau.


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Le lac de Roué                                                                           Le lac de Roué

La journée de marche sera courte, mais nous voulions profiter du refuge de Souliers "Le Grand Rochebrune" qui avait bonne réputation.
Effectivement, la chère est bonne, le logis agréable, et la gardienne naturelle et spontanée même si son irritabilité apparaît sous-jacente.

 
Lundi 4 juillet 2011 : Souliers – Brunissard

Distance : 11,1 km
Dénivelé cumulé positif : 819 m
Dénivelé cumulé négatif : 862 m
Temps : 4h30

Encore une petite étape, agrémentée par un écart vers le lac de Souliers et la crête du Tronchet.
Dans le chemin d’exploitation, un quad nous dépasse. L’agriculteur du coin vient déplacer ses lignes d’arrosage. Ces parcelles à foin sont inscrites au concours agricole national des prairies fleuries des parcs régionaux et nationaux de France. C’est vrai que l’eau ne manque pas, et les multitudes de fleurs s’épanouissent sous cette rafraîchissante nébulisation. Il s’agit de conserver
un minimum de quatre plantes choisies pour leur intérêt agronomique, écologique, mellifère et fromager.

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Abris de pâture à Souliers                                                                 Abreuvoir de bergerie

Nous quittons le GR en direction du lac de Souliers. Le lac apparaît, après une petite bosse. Un vacarme ahurissant nous accueille. Un groupe d’une cinquantaine de marcheurs braillent, s’interpellent, se dispersent et finissent par quitter ce petit écrin de nature. Au sommet de la crête du Tronchet, la vue est saisissante sur les chaînes montagneuses environnantes. La descente, dans des parties gravillonnées, est plus délicate pour des pieds pas trop sûrs. Quelques pêcheurs viennent s’installer autour du lac dans l’espoir de ferrer une truite.
Lors de la descente vers Brunissard, nous observons nos premiers edelweiss. Nous coupons la route du col de l’Izoard, et nous descendons dans le lit pierreux du torrent. Le temps nuageux rend cette partie de la randonnée particulièrement austère.
Nous résidons au gîte d’étape "Les bons enfants". Nous sommes sept randonneurs à occuper une immense bâtisse. Le logis est confortable.


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Arrivés de bonne heure, nous utilisons le reste de l’après-midi pour descendre en stop vers Arvieux, faire quelques emplettes. A peine cinq minutes d’attente et nous sommes conduits vers notre destination. Pendant que nous prenons notre goûter (tarte aux myrtilles), la pluie se met à tomber drue. Pour le retour, même procédé, même facilité.
Au gîte, nous sommes étonnés par le manque de communication et de présence de la propriétaire. Pendant le repas, elle disparaît dans sa cuisine après avoir servi les plats. Tenir une structure d’accueil et ne pas rentrer en communication avec ses hôtes me semble incompatible.

 
Mardi 5 juillet : Brunissard - Pic Gazon - Refuge de Furfande

Distance : 14,6 km
Dénivelé cumulé positif : 1454 m
Dénivelé cumulé négatif : 941 m
Temps : 6h30

 
Nous quittons Brunissard, sans regret, en longeant la route vers la Chalp avant de bifurquer à droite pour rejoindre un sentier qui monte à flanc de montagne et qui domine la vallée d’Arvieux.


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Nous progressons en suivant une courbe de niveau qui contourne la Combe bonne et le ravin de Fouranes.
Le passage a été raviné par endroits, et les agents du parc sont en train de remettre bon ordre sur le GR à coup de pioche et de râteau. Nous rejoignons une piste forestière qui grimpe jusqu’à une aire de pique-nique au plan du Vallon. A cet endroit, je vois un chevreuil débouler au travers du sentier. Vision éphémère du seul animal sauvage, hormis les marmottes, entrevu durant cette pérégrination.
A cette altitude, les arbres sont remplacés progressivement par la pelouse alpine et par des massifs de rhododendrons. Une piste que nous croisons régulièrement, permet aux véhicules de monter jusqu’au col de Furfande. Car, en contrebas du col, de nombreux montagnards possèdent des chalets de loisirs.
Nous posons nos sacs dans un creux herbu, et nous partons, ainsi allégés, gravir le pic du Gazon (2744 m). Il porte bien son nom, car il est couvert d’herbes jusqu’à son sommet, d’ailleurs d’anciennes bouses attestent que les troupeaux de bovins viennent brouter sur la crête du pic. Nous récupérons nos sacs à dos pour filer vers le refuge de Furfande. Nous attendons notre tour afin de récupérer deux places de couchage dans le grand dortoir commun. Attablés au soleil sur la terrasse du refuge, nos verres se remplissent d’une délicieuse bière locale au génépi. Nous profitons de cette belle soirée d’été, devant un panorama fabuleux, pour lire, prendre des notes, se creuser les méninges pour résoudre une grille de sudoku, ou simplement s’imprégner la rétine d’une nature préservée.


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Les chalets de Furfande

Durant le repas, par ailleurs excellent, les conversations s’orientent essentiellement sur la randonnée, entre les irréductibles de l’autonomie, les accros des hébergements et ceux du portage de sac. Chacun doit y trouver son compte, dans le respect de l’autre et de la nature.

 
Mercredi 6 juillet : Refuge de Furfande – MontDauphin

Distance : 18 km
Dénivelé cumulé positif : 771 m
Dénivelé cumulé négatif : 2036 m
Temps : 7h30

Le tour ne sera pas entièrement bouclé. Nous avons choisi de ne pas retourner vers Ceillac mais de descendre directement vers la citadelle de MontDauphin, à proximité immédiate de la gare de Guillestre.
Le petit déjeuner est servi de bonne heure au refuge, et nous quittons les chalets de Furfande avant que les premiers rayons du soleil franchissent la barrière rocheuse. Nous suivons le balisage du GR 541 qui nous amène au col Garnier, à travers les alpages.
Ensuite, nous dévalons la forêt de mélèzes plein sud.
Nous avions opté pour récupérer la navette de bus au Mur du Roy vers 17h00. Or, vers midi, nous arrivons à l’embranchement qui permet de rejoindre l’arrêt de bus en un peu plus d’une heure. Sur les indications des agents de l’office national des forêts, nous poursuivons vers MontDauphin, en ayant, au préalable annuler notre réservation de bus.
Le chemin d’exploitation fait place à une petite route en lacets très peu fréquentée, puis nous quittons le GR pour rejoindre le village des Eygliers et la place forte de MontDauphin.


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Entrée de la place forte de MontDauphin

Notre hébergement, "le glacier bleu", se situe dans l’enceinte de la citadelle. Nous parcourons cette place forte édifiée par Vauban, dont les principaux bâtiments sont occupés par les œuvres sociales de l’armée.

Durant ces douze jours de flânerie, le Queyras nous a offert une échappée merveilleuse, pleine de couleurs, de senteurs et de rencontres.

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Elle est pas belle la vie !!!!!!!!!!