Développement durable, économie d’énergie, Grenelle de l’environnement, tout le monde en parle, nous l’avons fait modestement, en privilégiant le train, les transports en commun et le tourisme pédestre.De Rennes à Nice, par le TGV et le Lunéa (train de nuit), dont la prestation pourrait être nettement améliorée par un nettoyage des compartiments et un entretien des sanitaires plus approfondi.A la gare, un couple aviné, accompagné de deux chiens, monte dans la même voiture que nous. Grosse frayeur, puis soulagement quand on s’aperçoit qu’il occupe un compartiment différent du nôtre car la promiscuité est de rigueur.

Chaleur, bruit, vibrations, tout concourt à passer une nuit agitée.

A Nice, nous profitons d’une journée de découverte et de farniente sur la Côte d’Azur avant de goûter à l’arrière pays montagnard. Nous déposons nos sacs à l’hôtel du Danemark, tenu par un couple fort sympathique. Une adresse que nous recommandons chaudement, de par son emplacement, sa qualité d’accueil et la bonne tenue de ses chambres.La promenade des Anglais nous fait découvrir le Nice balnéaire où le paraître l’emporte sans conteste sur le naturel.Par les ruelles de la vieille ville qui permet aux promeneurs de profiter de l’ombre des hautes bâtisses, nous débouchons sur le vieux port. La crise économique semble s’arrêter aux passerelles qui débordent de la multitude de yachts amarrés le long du quai. Nous prenons de la hauteur pour embrasser du regard la baie des Anges.Après cette mise en jambes, il est temps d’aller goûter la grande bleue. A 25°c, la mise à l’eau est déconcertante de facilité pour nous, Bretons habitués à des eaux nettement plus revigorantes.Après cet intermède balnéo, nos pas nous dirigent vers les rues commerçantes à la recherche d’une bonne table.
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Jeux d'eau sur la place Masséna à Nice

Dans une rue peu passagère, le IN VINO propose un apéro composé d’un verre de vin local et de socca. Nous nous laissons tenter par les explications du serveur ; la socca étant une galette, spécialité niçoise, composée de farine de pois chiche, d’huile d’olive et d’eau. Malgré les recommandations de certains clients à poursuivre notre soirée ici-même, nous nous dirigeons vers le marché aux fleurs où sont regroupés la majorité des restaurants. Mais la surabondance de tables, la promiscuité et le vacarme des écrans géants retransmettant la coupe du monde de foot, nous font fuir et retourner, illico presto à IN VINO. Le chef nous concocte une cuisine raffinée aux saveurs et aux parfums délicats, nos papilles en sortent ravies. Pour les amateurs, le resto est situé en face de l’Hôtel de ville.

Mercredi 30 juin

1ère Etape : Saint Martinde Vésubie-Refuge du Boréon
Durée : 3h30 ; Dénivelée : +792 mètres, -231 mètres ; Distance : 9,3 kilomètres

Après deux heures de trajet en bus, au bout d’une route sinueuse où deux véhicules ont parfois des difficultés à se croiser, nous posons pied à terre à Saint Martin Vésubie.Ce bourg de moyenne montagne est le point de départ de notre périple pédestre. Il nous offre la possibilité de faire un ravitaillement tant en nourriture qu’en eau potable, à la fontaine du jardin public.Comme d’habitude, nous optons pour le jambon, le saucisson et le fromage de pays. Pour un peu de fraîcheur, Martine accepte de plomber son sac à dos avec un melon,Ce petit bourg pittoresque, aux ruelles pavées, aurait mérité une visite plus approfondie mais nous optons pour un départ vers le refuge du Boréon, premier point de chute.

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Ruelle pavée de Saint Martin Vésubie                                                Epanchement de Cityse sur la Vésubie

La chaleur est intense et la pente assez raide. Très vite, les tee-shirts sont marqués par la sueur. A mi-parcours, un panneau annonce que le sentier est fermé. Hors de question de faire demi-tour, nous continuons. A quelques kilomètres, la descente dans un pierrier nous permet de rejoindre une sorte de vaste chantier et de rattraper la montée vers le lac du Boréon.L’accueil au refuge est fort sympathique. Un groupe de randonneurs retraités marseillais met une ambiance bon enfant. Nous faisons également la connaissance d’un couple d’auvergnats qui parcourt le GR5 et 52 depuis Larche jusqu’à Menton.
Le souper est copieux et à la fin du repas, le gérant dépose sur la table un casse tête composé d’une douzaine de clous qu’il faut faire tenir sur la tête de l’un d’eux. Chacun lance sa proposition qui se heurte rapidement à une impasse. Sur un constat d’échec, chacun regagne sa couchette.

Jeudi 1er juillet
2ème Etape : Refuge du Boréon-Refuge Madone de Fenestre
Durée : 5h00 ; Dénivelé : +1185 mètres, -796 mètres ; Distance : 11 kilomètres
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Extrait carte IGN géorando maxi liberté - trace GPX Evadéo V1

Le lever est franchement matinal, mais la journée s’annonce relativement longue et les risques d’orage de fin d’après-midi nous motivent pour ne pas traîner au refuge. Lorsque nous descendons à la salle à manger, les Marseillais sont regroupés autour des fameux clous, car la nuit, pour l’un d’entre eux, a été propice à une intense réflexion et devant son parterre d’admirateurs médusés, il parvient à relever le défi.
Chargés d’une dizaine de kilos, nous filons sur le GR52, en direction du pas des Ladres, col situé à 2442 m.
La première partie du parcours se déroule dans un paysage boisé, où les fleurs s’épanouissent pleinement en ce début de saison estivale. Puis nous arrivons en vue de la cascade de Peirastrèche. Là, au milieu du sentier, un chamois grignote quelques lichens sur une roche isolée. Indolent, à notre approche, il s’éloigne gentiment. Nous aurons tout le temps d’admirer sa petite tête gracile surmontée de deux cornes.

Le boisement se fait plus clairsemé, la pelouse rase cède le pas aux pierriers puis nous apercevons notre premier névé. A l’approche du lac de Trécolpas, nous rattrapons le couple d’auvergnats, lourdement chargé, parti avant nous du refuge.


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Le Pas des Ladres

Nous profitons de la beauté du lieu pour faire une pause. Sous un ciel bleu intense, la montagne partiellement couverte de neige est magnifique. Elle se reflète dans l’eau du lac, ajoutant à la féérie du moment.

Puis nous reprenons notre marche, entre pierriers et névés, sur une pente assez raide jusqu’au pas de Ladres.
Nous basculons à 11 heures, à travers une petite fenêtre découpée dans la roche, dans la prairie de Fenestre.
Une prairie de pierres et de neige qui descend vers le refuge. Au moment de déjeuner, assis à l’aplomb d’une plaque de neige, nous observons quelques chamois qui viennent s’allonger sur ce matelas de froid. Bientôt rejoints par d’autres congénères, la dizaine de caprinés jouent, s’ébattent et sautent à notre plus grand bonheur.
La descente nous amène progressivement aux abords du refuge, implanté dans un petit hameau constitué d’une chapelle, où se perpétue un pèlerinage à l’honneur de Notre Dame de Fenestre vénérée par les populations des environs et du Piémont depuis le XIIIème siècle, de différentes bâtisses pouvant abriter les pèlerins ou les randonneurs et d’une étable d’alpage pour la traite des vaches.
Dès 16 heures, le soleil se cache derrière les nombreux cumulus et la température devient rapidement frisquette.
Nous attendons le repas du soir entre lecture, jeux et visite du village.

Vendredi 2 juillet
3ème étape : Refuge de Madone de Fenestre - Refuge de Nice
Durée : 3h30 ; Dénivelé : +943 mètres, - 640 mètres ; Distance : 6,8 kilomètres

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Extrait carte IGN Géorandi maxi liberté -trace GPX Evadéo V1

Ce matin, pas de besoin de réveil. La délicatesse du groupe de retraités du dortoir d’à côté nous a permis de prendre notre petit déjeuner à l’heure.
Tandis que les vaches quittent l’étable, la traite finie, pour retourner brouter les prairies environnantes en fleurs, nous prenons la direction, sous un soleil radieux, du pas de Mont Colomb.
Nous franchissons les premières pentes herbeuses, puis la végétation fait place à une zone minérale ponctuée de névés. La neige est molle et nous nous enfonçons jusqu’aux chevilles voire jusqu’aux genoux. Dans le pierrier, la signalétique se fait rare, Nous nous orientons grâce à des cairns disposés aux endroits stratégiques. Nous ne manquons pas de rajouter notre pierre à l’édifice.
Nous longeons un petit laquet encore gelé, puis nous attaquons la pente enneigée qui monte au pas du Mont Colomb, situé à 2548 mètres. Une petite échancrure dans la roche nous fait passer dans le versant opposé constitué d’un éboulis rocheux. Nous prenons garde à ne pas mettre un pied entre deux pierres. Malgré cela, mon pied ripe, mon bâton s’encastre entre deux cailloux, et en freinant ma chute, je m’appuie de tout mon poids sur lui. La courbure prise par les deux brins inférieurs ne me permet plus de le raccourcir. Je serai quitte de le démonter pour le retour en train.

Le sentier surplombe la vallée glaciaire. Après 400 mètres de dénivelé négatif, nous retrouvons un peu de verdure et de couleurs, les rhododendrons sont en fleurs et les gentianes en pleine croissance.


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Puis le barrage du lac de la Fous apparaît, le passage qui mène au refuge, situé le long du lac est barré par un immense névé. Mais la trace est fréquemment utilisée par les randonneurs à la journée qui montent depuis le parking du pont de Countet. Le refuge de Nice est implanté sur une plate-forme rocheuse, au dessus du lac. Nous profitons de la belle terrasse en bois ensoleillée pour pique-niquer. L’après-midi risque d’être longue. Le gérant nous indique la possibilité de monter au lac Long. Nous nous allégeons, en ne prenant qu’un sac et le strict minimum pour cette excursion de trois heures. Le sentier serpente dans les moraines, marqué par quelques cairns et le passage des promeneurs. Au bout de 350 mètres de dénivelé positif, nous atteignons un replat. Et là, à notre grand étonnement, la glace en pleine débâcle emprisonne le lac. Il est entièrement gelé, et par endroits, la compression a soulevé des blocs de glace, libérant des espaces d’eau bleutée. La vue est saisissante de beauté. De retour au gîte, après un petit détour involontaire, nous croisons un groupe de quatre bouquetins venus brouter l’herbe drue, au pied du refuge. Sans être vraiment farouches, ils ne se laissent pas approcher à moins d’une trentaine de mètres. Ce sont quatre beaux mâles aux cornes impressionnantes.

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Bouquetins au pied du refuge de Nice

Pour retrouver un peu de tonicité, rien de tel qu’une bonne douche froide d’autant que les douches chaudes sont payantes. Une fois nu, dans la douche, j’appuie sur le bouton poussoir, mais sans succès, pas une goutte d’eau. En fait, la tuyauterie ne délivre que de l’eau chaude. Je me vois contraint de me rhabiller et de descendre acheter le jeton bienfaiteur. Miracle, je profite de trois minutes de bonheur !

Puis, nous retrouvons nos amis auvergnats autour d’un verre de vin à l’orange, spécialité du refuge.
Après le repas, nous regagnons notre dortoir. Nos deux couchettes sont situées sous le faîtage, dans une sorte de mansarde, accessibles par une échelle droite et isolées des autres groupes de randonneurs.

Samedi 3 juillet
4ème étape : Refuge de Nice - Refuge de Valmasque
Durée : 4h30 ; Dénivelé : +847 mètres, -843 mètres ; Distance : 10 kilomètres

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Extrait carte Géorando maxi liberté - trace GPX Evadéo V1

De la neige, de la neige, encore de la neige, cette journée sera sous le signe de la blancheur. Les dernières chutes datent du 15 juin, et le manteau neigeux n’a pas eu le temps de disparaître. Si bien que la courbe de niveau des 2300 mètres franchie, elle est omniprésente, hormis sur quelques îlots rocheux. Les marques du GR ne sont plus visibles et grâce au GPS et aux anciennes traces à peine marquées, nous filons vers la baisse du Basto (2693 m).
La pente devient franchement raide et je me demande si sans crampons, nous pourrons franchir la brèche qui se profile devant nous, quand un couple nous rattrape et bifurque à droite pour rejoindre la roche à nu. Nous suivons leurs traces, et après quelques escalades, nous parvenons sur une zone plane qui contourne la pente abrupte entrevue précédemment. Ainsi nous parvenons tranquillement jusqu’à la baisse du Basto.


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Descente de la baisse du Basto                                                               Le lac du Basto

Dans la descente, deux trailers nous doublent par de longues glissades sur la neige molle. A peine entrevus, déjà disparus, nous ne sommes pas dans la même découverte de la montagne. Nous atteignons le lac du Basto où se situe le croisement de divers chemins. Notre but est la remontée vers le refuge de Valmasque, en longeant les trois lacs.

Après les difficultés et le stress de la matinée, Martine accuse un gros coup de pompe. Quand, soudain, l’orage se met à gronder, nous faisant presser le pas malgré la fatigue et les passages scabreux le long des rives. Des éclairs zèbrent le ciel au-delà de la frontière italienne, pourtant la résonance acoustique du roulement de tonnerre nous situe sa présence au dessus de nos têtes. Le refuge construit aux pieds du lac et du barrage a une situation privilégiée.
Avec le retour du soleil, nous profitons de la terrasse pour lire, pour écrire en écoutant les anecdotes des nombreux pêcheurs de truites présents en ce jour d’ouverture. Martine me sort de ma béatitude dans le but inavouable de tenter de capter quelques ondes sur le piton rocheux situé en face du refuge, sur les conseils avisés de l’aide gardienne.
Cette petite escapade, au milieu des pensées sauvages, ne nous aura pas permis d’établir une liaison avec nos proches, mais néanmoins d’apercevoir Maître Renard, au pelage gris-argenté, tenant dans sa gueule, une chose indéterminée et peut-être un fromage.
Les refuges se ressemblent puisque nous sommes logés dans une petite alcôve, sous toiture, à trois mètres de hauteur uniquement accessible par une échelle droite. Par contre, la douche est uniquement froide, voire légèrement tiède pour les premiers arrivants qui bénéficient d’un réchauffement solaire du tuyau plastique d’arrivée d’eau enroulé en maintes circonvolutions. Sous le jet glacé, les trois minutes sont suffisamment longues pour se mouiller, se savonner et se rincer.

Dimanche 4 juillet
5ème étape : Refuge de Valmasque - Gîte d'étape Neige et Merveilles
Durée : 5h30 ; Dénivelé : +677 mètres, -1363 mètres ; Distance : 15,5 kilomètres

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Extrait carte IGN Géorando maxi liberté - trace GPX Evadéo V1

Sous un ciel bleu intense, nous faisons le chemin en sens inverse jusqu’à la bifurcation, au pied du lac du Basto.
Nous sommes les premiers à quitter le refuge et peut-être les seuls à voir un troupeau de bouquetins traverser les névés. La pente pour aboutir au sommet de la baisse est modérée. Nous alternons pierriers et névés en retrouvant parfois un chemin empierré, qui tel une calade doit faciliter le passage d’une vallée à l’autre.

A peine sommes-nous arrivés au point culminant que déboule un groupe de randonneurs d’une moyenne d’âge proche des 65 ans, pour la plupart fort gaillards malgré la forte grimpette qu’ils viennent d’accomplir, en provenance de la vallée des Merveilles. Nous entrons dans l’une des vallées aux fameuses peintures rupestres. Nous gardons nos bâtons pour la descente, puis arrivés dans la zone humide, nous les rangeons sur les sacs afin d’éviter de prendre 90 euros d’amende par les gardes du parc national qui, paraît-il sont impitoyables envers les récalcitrants. Les premières gravures apparaissent sur des blocs de schiste signalés. Elles me laissent de marbre. Autant ma curiosité de naturaliste est exacerbée dans cette contrée sauvage, autant ces signes anthropologiques ne me provoquent aucune émotion significative.


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Retour sur le lac du basto et la baiise de Valmasque                           Descente dans la vallée des Merveilles

Le sentier suit un torrent qui nous mène droit vers le lac Long, où se situe le refuge des Merveilles, dont la mauvaise réputation nous a précédés. Mais nous avions déjà fait l’impasse sur cet hébergement suite aux critiques rencontrées dans les forums lors de la préparation de notre séjour.

Nous nous contentons de pique-niquer au bord du lac, avant de continuer notre route vers le village-vacances de Neige et Merveilles.

La végétation a beaucoup changé, la neige a totalement disparu et les troupeaux de moutons sont montés à l’estive. Plus nous descendons, plus la nature est exubérante, les fleurs sont innombrables, les papillons virevoltent, l’eau jaillit, moutonne, serpente pour éviter les obstacles.


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Puis le chemin s’élargit, les cloches des vaches résonnent dans la vallée. Nous arrivons dans le hameau minier de Valaura, De nombreux bâtiments sont restaurés, d’autres en cours de restauration. Nous devons nous mettre rapidement à couvert car un orage éclate. Sous le préau de la cour d’accueil, nous assistons médusés à un déluge d’eau pendant une vingtaine de minutes. A une demi-heure près, nous aurions subi cette douche monumentale.

Nous sommes logés de l’autre côté du village, face à la chapelle, dans l’ancienne caserne italienne.
Seuls occupants de cet imposant immeuble, nous avons une chambre avec deux douches à notre disposition. Malheureusement, l’orage a fait disjoncter le réseau électrique, et nous faisons un peu de lessive et prenons notre douche avec l’aide de notre petite lampe frontale.
Nous retrouvons notre groupe de vétérans croisé à la baisse de Valmasque au bar. Nous nous invitons à leur table pour discuter rando évidemment.

Lundi 5 juillet
6ème étape : Gîte d'étape Neige et Merveilles - Castérino
Durée : 6h30 ; Dénivelée : +1216 mètres, -1180 mètres ; Distance : 17,8 kilomètres

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Extrait carte IGN Géorando maxi liberté - trace GPX Evadéo V1

Les prestations offertes par Neige et Merveilles sont remarquables : dîner copieux, petit déjeuner à volonté, pique-nique pantagruélique. Un bon plan de passage, voire de séjour pour profiter du Mercantour.
Une fois de plus, sur quelques kilomètres, nous retournons sur nos pas avant de bifurquer en direction de la baisse de Vallaurette. Un dénivelé de 900 mètres positif nous attend avant d’entamer la descente dans le vallon de Fontanalba, deuxième secteur consacré aux peintures rupestres.
Après une rude montée en lacets dans un secteur boisé, couvert de fleurs, nous aboutissons sur une vaste prairie où le cri strident des marmottes réveille notre sens de l’observation. Elles sont là, à gambader dans cette herbe riche et verte.
Le dernier kilomètre est raide. Nous parvenons en sueur sur la crête.

Le lac vert apparaît en contre bas. Nous entrons dans une zone ultra sécurisée du parc national du Mercantour. Les bâtons sont rangés et nous restons sagement dans les sentiers autorisés.


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Arbre foudroyée au pas de Vallaurette                                              Marmotte dans le vallon de Fontalbana

Nous contournons le lac vert, puis longeons la zone humide qui draine la fonte des neiges des massifs environnants. Quelques marmottes se promènent, paresseusement, à découvert, sur la partie herbeuse. Elles profitent de la réglementation drastique du parc pour pertinemment ignorer les promeneurs qui ne peuvent faire un écart en dehors du chemin balisé.

L’interprétation des gravures ne nous convainc qu’à moitié, nous passons rapidement par la voie sacrée, puis sortons de la zone protégée afin de trouver un endroit favorable pour se poser.
Nous récupérons la piste pour 4x4 qui descend vers Castérino, point final de notre périple dans le Mercantour.
Deux options sont possibles pour rejoindre l’arrêt de bus, nous choisissons un long, long, très long détour par le lac des grenouilles pour finir par une usante descente sur la route goudronnée.
Pour rejoindre notre hébergement situé dans le village médiéval de La Brigue, nous alternons le bus de Castérino à Saint Dalmas de Tende et le TER de Saint Dalmas à la Brigue.
La conduite d’un bus dans cette route accidentée nécessite une attention et une anticipation de tous les instants. L’habileté de notre conductrice dans ses trajectoires ou dans ses manœuvres pour passer les épingles à cheveux semble bluffante de facilité.
Nous descendons devant l’imposante et monumentale gare de Saint-Dalmas-de-Tende, construite sous l’ère italienne pour marquer la frontière italo-française avant le rattachement de Tende et de la Brigue à la France en octobre 1947.
Cette gare aux portes et aux fenêtres entièrement murées, aux quais délabrés, tagués, envahis d’immondices et d’herbes folles donne un aspect peu attirant à un hameau morne et affligeant.
Erreur d’aiguillage, nous frappons à la mauvaise porte. L’hôtelier n’a pas de réservation à notre nom. Après mille excuses, nous ressortons et repérons aussitôt notre hôtel Fleurs des Alpes, situé à peine à une dizaine de mètres plus loin.
Les maisons du village sont pittoresques. Certaines façades sont peintes avec des pierres en trompe l’œil et dans des couleurs vives. Une petite cité où le temps n’a pas d’emprise.

Mardi 6 juillet
7éme étape : Village de la Brigue - Village de Fontan
Durée : 4 h00 ; Dénivelé : +822 mètres, - 1214 mètres ; Distance : 12 kilomètres

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Extrait carte IGN Géorando maxi liberté - trace GPX Evadéo V1

Notre dernière étape sur le sentier valléen de la Roya doit nous mener à Fontan. Nous rejoignons Saint Dalmas de Tende par le Chemin des Oratoires qui domine la rivière. Nous grapillons les fraises des bois, fraîches, sucrées et goûteuses. Puis le sentier prend la direction plein sud vers la Méditerranée. Contrairement à notre programme initial de traverser les hameaux de Berghe supérieur et Berghe inférieur, nous continuons sur la rive gauche de la Roya. En effet les pentes très accentuées pour rejoindre l’autre versant, la chaleur et sans doute la fin du circuit ne motivent plus les troupes.

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Façade en trompe l'oeil du village de la Brigue                                   La Vésubie sous le village de Fontan

Sur ce chemin forestier, où d’étranges créatures apparaissent dans un virage, en l’occurrence des lamas en totale liberté, nous parvenons en toute quiétude à Fontan.

Transfert en bus pour Breil sur Roya. Dans une rue commerçante, à l’intérieur du bourg, la Bonne Auberge nous accueille. Une adresse à garder en mémoire car l’hôtellerie comme la cuisine ont été d’un rapport qualité-prix remarquable sans oublier la serviabilité et la gentillesse du couple de restaurateurs.

Mercredi 7 juillet

Avant de quitter les montagnes pour la plage de galets, une petite visite de la ville s’impose. En sandales, sans sacs, nous ne pouvons pas résister à une dernière petite ascension. Nous gravissons le sentier qui mène à la tour Cruella dominant la cité et les vallées environnantes. Comme si nous voulions prolonger encore notre désir, notre besoin de marcher, nous partons sur l’autre versant, à la découverte de la chapelle Notre Dame du Mont au milieu des champs d’oliviers. Mais contrairement à la description du circuit fourni par l’office du tourisme, au bout de trois quarts d’heure de marche, la route n’en finit pas de s’éloigner du bourg. Sans support cartographique précis, nous préférons rebrousser chemin.

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Village de Breil sur Roya

Le bus nous amène directement à la gare routière de Menton. Pour rejoindre notre chambre d’hôtes, j’utilise la fonction piéton de mon GPS. Fatale erreur, car apparemment, il calcule l’itinéraire sur une distance à vol d’oiseau et en suivant ses indications, nous nous retrouvons à contourner la ville de Menton pour arriver à notre but. Je reprends les rênes en main, mais cela ne suffit pas pour pouvoir rattraper l’erreur initiale. Après plus d’une heure d’errance dans les quartiers résidentiels, nous nous retrouvons dans le centre ville, avec pour seule envie celle d’aller à la plage faire trempette. Après ce bain de mer et de soleil, nous sommes dispos pour rejoindre notre lieu de villégiature. Une bonne grimpette d’une demi-heure pour arriver, enfin chez nos hôtes.

Jeudi 8 juillet

Journée exclusivement mentonnaise : visites, plage, musée et restaurant dans la vieille ville, dans un cadre reposant.
Une bonne touche finale pour cette découverte des Alpes maritimes qui comme son nom l’indique offrent deux aspects diamétralement opposés par sa nature, montagnard et marin mais semblables par ses caractères de liberté et de découverte.