Grande marée
Dimanche matin, mise à l'eau au passage de Saint Armel. Le courant se fait sentir sur la cale mais pour des chevronnés, aucun problème de se glisser dans l'habitacle.
Nous filons quatre bons noeuds sous les îles de Boed et de Boêdic, puis la coque effilée de nos embarcations longe la côte d'Arradon.
La tranquilité du fond du golfe fait place à une cacophonie de moteurs pétaradants.
Nous abordons la pointe d'Arradon, puis pointons l'étrave vers l'île aux Moines afin d'éviter la Truie. Tiens, ils ont oublié de nommer la baie des cochons dans le golfe. On aurait pu y faire un débarquement.
Trêve de rappel historique, restons fidèle à notre périple.
Direction le goulet de Port Blanc où nous sommes expulsés comme un bouchon de champagne.
J'évite un ponant et le temps de dire ouf, je vois s'éloigner mon petit bouchon tandis que je rame dans le contre-courant pour revenir dans le chenal.
L'atterrissage sur la plage se fait avec douceur et volupté. Deux heures de pagaie dans les bras, ça creuse.
Pique-nique, bronzing, l'été indien.
Marée basse, il est temps de partir pour récupérer la montante.
La pointe de l'île est franchie sans difficulté, mais nous progressons avec l'étale de basse mer. Le courant n'est pas encore établi lorsque nous doublons la pointe de l'Ours.
C'est la Olin qui doit être contente de savoir qu'en Bretagne on a des plantigrades.
Cap au 60° pour rejoindre Ilur.
A l'approche d'Iluric le courant nous entraîne entre les deux îles. Alors pourquoi le contrarier. File.
La remontée vers Bailleron commence à peser dans les bras de ma Chérie. Entre Bailleron et Tascon les bras lui en tombent. Il lui faut toute sa détermination pour ne pas céder à la remorque.
Que de kayaks à l'approche de la cale. Comme si tous les Kayakistes du Golfe s'étaient donnés rendez-vous . Ambiance. Qui a dit que le kayak s'était pas gai (jeux de mots).
Voilà un dimanche bien rempli ; quatre heures et demi de navigation pour parcourir 29 km.
Pendant que certains s'échinaient à courir 25 km entre Auray et Vannes, nous profitions des gros coefficients pour nous laisser porter par la descendante.